| DÉSHUMANISATION, subst. fém. Action de déshumaniser, de faire perdre les caractères spécifiques à la nature de l'homme et à sa condition. A.− [À propos d'une pers. considérée seulement dans sa nature morale, spirituelle] Fait de perdre son caractère humain par une aliénation à l'objet, aux biens matériels : ... l'intuition profonde que Marx a eue des conditions d'hétéronomie ou d'aliénation faites dans le monde capitaliste à la force-travail, et de la déshumanisation dont le possédant et le prolétaire y sont simultanément frappés, cette intuition qui est, croyons-nous, le grand éclair de vérité qui traverse toute son œuvre...
Maritain, Humanisme intégral,1936, p. 55. B.− [À propos d'une pers. considérée dans ses relations avec les autres hommes] Fait de perdre son caractère humain, humanitaire en dépouillant les relations avec autrui de tout sentiment. Ce détachement volontaire, (...) cette monstrueuse ,,déshumanisation`` avait (...) un mobile suprêmement humain : servir mieux l'humanité (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 98).Un danger croissant de technocratie, d'incompréhension mutuelle, de déshumanisation des relations sociales (Cacérès, Hist. éduc. pop.,1964, p. 168). Prononc. : [dezymanizasjɔ
̃]. Étymol. et Hist. [1870 d'apr. Dauzat 1973]; 1936 (Martin du G., loc. cit.). Dér. du rad. de déshumaniser*; suff. -(a)tion*. Fréq. abs. littér. : 5. |