| ![]() ![]() ![]() ![]() DÉSESPÉRÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de désespérer*. II.− Adjectif A.− Qui a perdu toute espérance. 1. Qui est dans une très grande affliction. Un amant, un amour désespéré. La certitude désespérée que tout serait détruit (Zola, Débâcle,1892, p. 29).Cette religion de tendresse, d'espérance et de joie, tombait en rosée bienfaisante sur le cœur désespéré du ghetto (Tharaud, Pte hist. Juifs,1928, p. 187). − Emploi subst. Personne qui n'accorde plus crédit ni foi en l'avenir. Un désespéré de la vie. On fait les troupes les plus braves avec les désespérés, ceux qui osent tout, ayant tout à gagner (Zola, Argent,1891, p. 26). 2. Qui se fait désespérément avec la plus grande, la dernière énergie. Une résistance, une violence désespérée; faire un effort, prendre un parti désespéré. En ce moment, on entendit (...) le bruit horrible d'un galop désespéré (Balzac, Tén. affaire,1841, p. 129). − Emploi subst. Travailler en désespéré. Pour échapper à tout cela, je me plonge en désespéré dans Saint Antoine (Flaub., Corresp.,1871, p. 225). B.− Qui exprime le désespoir. Un appel, un cri désespéré. Une littérature désespérée est une contradiction dans les termes (Camus, Été,1954, p. 135): ... l'accent inimitable, désespéré, joyeux, de la chanson hongroise, où le rêve et les pleurs se mêlent au bord de l'ivresse.
Tharaud, Quand Israël est roi,1921, p. 109. SYNT. Une lettre, une philosophie, un regard désespéré; d'un air, d'un ton, d'une voix désespérée; commettre un acte désespéré. C.− Dont on désespère. Un cas, une maladie désespérée; être dans un état désespéré. Saint Jude, le patron des causes désespérées (Claudel, Soulier,1929, 4ejournée, 1, p. 852). Fréq. abs. littér. : 2 867. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 551, b) 4 493; xxes. : a) 6 163, b) 3 901. |