| ![]() ![]() ![]() ![]() DÉSAGRÉGÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de désagréger*. II.− Emploi adj. A.− [En parlant d'un ensemble organisé] Décomposé en ses éléments constitutifs. Pénétré par la contingence, il [le monde] (...) n'offre plus que les membres épars d'un organisme désagrégé (Boutroux, Conting.,1874, p. 146).[La méthode de brassage anglaise] exige un malt (...) finement moulu et bien désagrégé (Boullanger, Malt., brass.,1934, p. 281). − P. anal. Et la tribu désagrégée se dispersa (Arnoux, Solde,1958, p. 267). B.− Au fig. Dont les principes d'unité, de cohésion sont détruits. 1. [En parlant d'un groupe hum.] Une solidarité féminine désagrégée constamment par l'homme, constamment réformée aux dépens de l'homme (Colette, Seconde,1929, p. 267): 1. ... voici le lent énervement des supports de la cathédrale quand baisse et s'amenuise la force des corporations, désagrégées par l'individualisme économique qui grandit de jour en jour.
Faure, L'Esprit des formes,1927, p. 94. 2. [En parlant d'une pers.] Car l'amitié qu'on voue à un être humain, désagrégé déjà, déjà incliné dans ce sens de sa chute, n'obéit pas aux suggestions de l'amour-propre (Colette, Ces plais.,1932, p. 136).[Le] malheureux Laurency, désagrégé par sa cohabitation avec Aïescha (Colette, Jumelle,1938, p. 212). C.− P. ext. Réduit à néant, au terme d'une dégénérescence ou d'une destruction. Soit. Plus d'enfer. (...) Mais rien après la vie, Jésus-Christ et Judas désagrégés ensemble (Hugo, Religions et religion,1880, p. 232).Car lentement désagrégée par la délectation du doute volontaire, par le sacrilège d'une curiosité sans amour, la croyance s'était évanouie (Bernanos, Imposture,1927, p. 334). D.− Désagrégé de.Séparé, dissocié de. Les nomades en marge des tribus, individuels, solitaires rejetés par le clan ou désagrégés de leur propre chef (Arnoux, Visite Mathus.,1961, p. 122): 2. Il se faisait lentement en lui le travail sourd d'une existence qui se décomplète (...), chacun des sens, chaque partie du moi, désagrégée et isolée de l'être, semble perdre le pouvoir de se correspondre et de réagir de l'une à l'autre.
Goncourt, Charles Demailly,1860, p. 389. − P. plaisant. (cf. agrégé III B). Un agrégé de l'Université, désagrégé du docte corps pour quelque ancienne peccadille (Arnoux, Suite var.,1925, p. 233). Fréq. abs. littér. : 31. |