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DÉROBÉ, ÉE, part. passé, adj. et loc. adv.
I.− Part. passé de dérober*.
II.− Adjectif
A.−
1. Soustrait à. Argent, objet, livre, secret dérobé. Savourer la liberté menacée à toute heure dont ils jouissaient comme d'un bien dérobé (Lamart., Confid.,1849, p. 369).
Faire qqc. à ses heures dérobées (Ac.). Prendre sur ses occupations ordinaires le temps de faire quelque chose.
2. En partic. Soustrait à l'observation, aux regards de :
1. ... la beauté de ce visage à demi dérobé me frappait moins que le sentiment de dépossession exaltée que je sentais grandir en moi de seconde en seconde. Gracq, Le Rivage des Syrtes,1951, p. 55.
Corridor, escalier, porte dérobé(e). Corridor, escalier, porte par lesquels on peut passer sans être vu. Elle n'avait pu sauver sa propre vie qu'en fuyant dans l'appartement du roi par une issue dérobée (Staël, Consid. Révol. fr.,1817, t. 1, p. 271):
2. La cité est trouée, comme un terrier. Elle possède ses entrées dérobées, ses issues secrètes; ses maisons communiquent entre elles par des passages invisibles. Morand, Londres,1933, p. 253.
B.− Au fig. Caché (cf. secret). Causerie secrète, intime, dérobée, qui s'arrête au moindre bruit, au moindre regard (E. de Guérin, Journal,1837, p. 119).Il subsiste en nous une part muette, dérobée, insaisissable (G. Bataille, Exp. int.,1943, p. 32):
3. ... un sourire dérobé et noir que cette Joconde s'adressait à elle-même au plus profond de sa pensée, parut comme la sombre aurore de quelque machination d'enfer, qu'elle venait de concevoir. Bourges, Le Crépuscule des dieux,1884, p. 129.
III.− Loc. adv. À la dérobée. En cherchant à ne pas se faire remarquer, à échapper aux regards (cf. en cachette, subrepticement). Jeter, lancer un coup d'œil, un regard à la dérobée; regarder, examiner, observer, surveiller, guetter à la dérobée. Pas un regard tendre? Pas un baiser pris à la dérobée? (Musset, Lorenzaccio,1834, II, 3, p. 139):
4. Un soir, à table, je m'avisai de mettre à la dérobée une pincée de poivre sur la part de tarte à la crème réservée à la vieille Mélanie qui raffolait de sucreries. A. France, Le Petit Pierre,1918, p. 125.
Rem. On rencontre ds la docum., le subst. fém. dérobée au sens de « inconnu ». Dieu sans doute, dans l'immense dérobée de domaines vagues, peut longuement reporter plus loin l'apaisement nouveau d'une inquiétude recommencée (G. Bataille, op. cit., p. 190).
Fréq. abs. littér. : 884. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 499, b) 1 024; xxes. : a) 961, b) 1 352. Bbg. Rog. 1965, p. 130.