| DÉPAYSEMENT, subst. masc. Action de dépayser; résultat de cette action. A.− Changement de pays, de lieu. (Quasi-)synon. exil : 1. Il était, hier, difficile de préciser dans quelle mesure un Anglais établi au Canada, comme Goldwin Smith, appartenait à la littérature canadienne (...) La publication simultanée des œuvres dans plusieurs pays, les déplacements des auteurs et leurs dépaysements prolongés compliquent davantage encore, aujourd'hui, la tâche du classificateur.
Arts et litt. dans la société contemp.,1936, p. 4210. − P. ext. Changement généralement volontaire de mode de vie, d'occupations, d'habitudes. Chercher une espèce de dépaysement (Goncourt, Journal,1863, p. 1359).L'altérité du simulateur est aussi peu sérieuse et aussi éphémère que le dépaysement des bals masqués (Jankélévitch, Je-ne-sais-quoi,1957, p. 30). B.− Au fig. Désarroi d'une personne placée dans un cadre inhabituel, un milieu inconnu, une situation inattendue. Est-ce vraiment le simple changement de l'horaire qui provoque en vous ce bouleversement, ce dépaysement (Butor, Modif.,1957, p. 23): 2. Il y a en premier lieu un surcroît de dépaysement et de malaise psychologique qui tient à la terminologie : certains constructeurs ou maîtres d'ouvrages parlent de « blocs » ou de « cellules » (appartement)...
Gds ensembles habit.,1963, p. 26. PARAD. (Quasi-)synon. désorientation, égarement, embarras; anton. acclimatation, familiarisation. Prononc. : [depεizmɑ
̃] ou [depeizmɑ
̃]. Cf. dépayser. Étymol. et Hist. 2emoitié xvies. « action de s'en aller dans un autre pays » (E. Pasquier, Recherches, IV, 5 ds Hug.); 1834 fig. (Sainte-Beuve, Volupté, t. 1, p. 121 : Le dépaysement surtout et la variété des lieux, quand on commence d'aimer, tournent au profit de l'amour). Dér. du rad. de dépayser*; suff. -ment1*. Fréq. abs. littér. : 54. |