| DÉGLINGUER, verbe trans. Fam. Détériorer quelque chose par dislocation. Déglinguer un appareil. Mon père Auguste, il tripotait, (...) déglinguait chaque fois la douille et le manchon (Céline, Mort à crédit,1936, p. 55).♦ Emploi pronom. passif. Une machine enregistreuse qui se déglingue (Abellio, Pacifiques,1946, p. 358). − P. hyperb., fam. Tuer. Tous une pétoire dans les mains pour tirer à volonté sur du gibier à deux pattes et quand vous en déglinguez alors on dit : bravo les enfants! (Genevoix, Assassin,1948, p. 268). Rem. On rencontre ds la docum. a) Déglinguable, adj. Qui peut être déglingué. Ils [les chiots] étaient plus déglinguables (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 114). b) Déglinguage, subst. masc. Action de se déglinguer; résultat de cette action. Attesté ds Rob. Suppl. 1970. Le déglinguage de la maison (Morand, Excurs. immob., 1944, p. 12). c) Déglinguement, subst. masc. Même sens. Par cette sorte de dérapage de proche en proche, par cette dérivation, par ce détournement, par ce déglinguement, Jaurès est entré dans le crime de Morvé (Péguy, Notre jeunesse, 1910, p. 152). Prononc. : [deglε
̃ge], (je) déglingue [deglε
̃:g]. Étymol. et Hist. 1880 (Brissac, Souv. prison et bagne, p. 34). Orig. obscure (FEW t. 21, p. 402b). On pourrait voir dans ce mot une var. du terme de mar. déclinquer « détacher (des bordages ou clins) du corps d'un bâtiment » (1792, Romme, Dict., 219 ds Fr. mod. t. 25, p. 309) dér. de l'anc. forme clinc de clin* (FEW t. 16, p. 332b) ou peut-être un dér. des formes issues de l'all. klingen telles que les termes dial. glinguer « sonner, résonner », glingue « chose sans valeur » (v. FEW t. 16, p. 332a). Fréq. abs. littér. : 7. |