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DÉGINGANDÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de dégingander*.
II.− Emploi adj. [En parlant d'une pers. ou d'un aspect de la pers., plus rarement d'un animal]
A.− Gén. péj.
1. Qui se dégingande, a une démarche irrégulière et sans assurance. ,,Comme si elle était toute disloquée`` (Ac. 1835). Détendue et dégingandée, l'aile humaine manquait spécialement du muscle tout-puissant qui lie l'épaule à la poitrine (Michelet, Oiseau,1856, p. 27).Ce ne sont qu'évêques dégingandés, au pas saltateur (Goncourt, Journal,1861, p. 953).Il [le caïd Belaïl] s'avance seul, dégingandé et dandinant, l'allure inquiétante, appuyé sur une énorme trique-assommoir (Loti, Maroc,1889, p. 167).
Emploi subst. sing. avec une valeur de neutre. Synon. dégingandement.La nervosité, le dégingandé de leur allure (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 97).
2. Qui se dégingande, se laisse aller, manque de tenue. La bonne roupillait devant nous, dégingandée à pleine chaise (Céline, Voyage,1932, p. 391).
Non péj. Détendu. Dans sa jolie figure, dans sa façon dégingandée de marcher, de saluer (Proust, Guermantes 1,1920, p. 93).Les domestiques passaient un à un, d'un grand pas dégingandé, pour se retirer du côté des étables (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 213).Je le regardais arpenter le jardin avec une grâce un peu dégingandée (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 313).
P. métaph. [En parlant d'une chose touchant à la pers. hum. et/ou personnifiée] Qui manque d'organisation et donc de solidité. Cette vie dégingandée, sans travail et décousue m'use et me pèse horriblement (Constant, Journaux,1804, p. 174):
1. ... les choses n'en iraient pas plus mal, si, au lieu de ce sujet dégingandé, ils [Meilhac et Halévy] avaient choisi quelque histoire solide, se tenant d'un bout à l'autre. Zola, Nos Auteurs dramatiques,1881, p. 219.
B.− En partic., usuel. Qui a des mouvements mal assurés, sautillants en raison de son corps ou de ses membres étirés ou trop longs. Elle riait et s'ébrouait avec la grâce dégingandée qu'ont les jeunes filles trop grandes (Alain-Fournier, Corresp.[avec J. Rivière], 1906, p. 327).D'abord deux troufions, tous deux très blonds, l'un dégingandé et maigre, l'autre carré, aux mains de carrier (Vercors, Silence mer,1942, p. 25):
2. Il [Hassler] dirigeait avec une souplesse capricieuse, de tout son grand corps dégingandé qui ondulait, comme sa musique, avec des gestes tour à tour caressants et cassants. Rolland, Jean-Christophe,L'Aube, 1904, p. 78.
[En parlant d'un animal] Des poulains (...) mêlés à leurs mères, dégingandés et gorgés d'herbe (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 53).
P. métaph. [En parlant d'une chose personnifiée] Il fallait traverser des figuiers gigantesques, dégingandés, étirant leurs branches comme des bras grisâtres las de sommeil (Zola, Faute Abbé Mouret,1875, p. 1363).
Prononc. et Orth. : [deʒ ε ̃gɑ ̃de]. Ds Ac. 1694 et 1718 sous l'anc. forme desgingandé; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Fréq. abs. littér. : 91. Bbg. Mat. Louis-Philippe 1951, p. 286. − Sain. Sources t. 3 1972 [1930], p. 35.