| ![]() ![]() ![]() ![]() DÉGAGÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst. masc. I.− Part. passé de dégager*. II.− Adjectif A.− [En parlant d'un animé; correspond à dégager I B] 1. [En parlant du corps, des mouvements ou des attitudes d'une pers. ou d'un animal] a) Qui a de l'aisance, de la vivacité. Air (faussement) dégagé; allure, façon dégagée. Un jeune homme de tournure dégagée, assez élégamment vêtu (Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 813).À côté des geais lourdauds, des merles dégagés et vifs (Pergaud, De Goupil,1910, p. 177). − Emploi subst. Il [Montaigne] fait le dégagé et le franc (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 2, 1842, p. 432). b) Qui prend trop de liberté. Un grand coquin de gendarme (...), jasant d'une manière fort dégagée avec une petite fille (Michelet, Journal,1820, p. 91): 1. Ce dont on a le plus horreur en France, c'est d'être dupe. On aime mieux passer pour leste et dégagé que pour un honnête nigaud, et, du moment que l'on associe à la morale quelque idée de pesanteur d'esprit, c'est assez pour qu'on la tienne en suspicion.
Renan, L'Avenir de la sc.,1890, p. 444. 2. [En parlant des qualités d'expr. intellectuelles ou morales] a) Qui traduit l'assurance, la facilité. Synon. aisé : 2. Ces phrases tranchantes, dégagées, annoncent déjà l'acuité, l'indépendance absolue de Mmedu Deffand.
Bremond, Hist. littér. du sentiment relig. en France,t. 4, 1920, p. 240. − Emploi adv. Parler plus franc et jouer plus dégagé (Gide, Corresp.[avec Valéry], 1899, p. 362). b) Péj. Qui exprime le sans-gêne : 3. Les lettres de Saint-Lambert [à madame du Châtelet] sont lestes, dégagées, cavalières, et non exemptes d'un certain jargon poli : elles manquent tout à fait de tendresse.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi,t. 11, 1851-62, p. 123. B.− [En parlant d'une pers. ou d'un inanimé; correspond à dégager I B 2] Débarrassé, libre. Nuque, tête dégagée. Sa manche en bourrelet autour de son bras, pour être plus libre et dégagé (Gautier, Fracasse,1863, p. 474).Une route plus large, plus droite, plus dégagée (Romains, Copains,1913, p. 127).On me propose [chez un coiffeur] « bien dégagé derrière et rafraîchi sur les côtés » (Giono, Voy. Italie,1953, p. 255). − En partic., vieilli. [En parlant d'une pièce d'appartement] Chambre dégagée (Ac. 1798-1835). ,,Chambre pourvue d'un dégagement`` (Ac. 1798-1835). Degré dégagé (Ac. 1798-1835) ,,Escalier de dégagement`` (Ac. 1798-1835). C.− [En parlant d'un inanimé concr., surtout d'un corps chim.; correspond à dégager II A] Qui se répand par émanation ou par rayonnement. Chaleur dégagée, oxygène dégagé. Connaître le volume d'oxygène dégagé (Camefort, Gama, Sc. nat.,1960, p. 328). III.− Subst. masc. [Correspond à dégager I B 3] A.− DANSE. ,,Mouvement de danse qui sert à libérer le pied qui se prépare à exécuter un pas et à déplacer le poids du corps`` (Reyna 1967). Ces dégagés en l'air dessinés avec ampleur par la ballerine (Levinson, Danse,1924, p. 122). B.− ESCR. Action de dégager son arme de celle de l'adversaire. Synon. dégagement : 4. Pendant près de deux minutes, les épées se froissèrent avec leur petit bruit d'acier. Puis, le capitaine fit un dégagé et voulut se fendre.
Zola, Le Capitaine Burle,1883, p. 58. Fréq. abs. littér. : 1 095. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 460, b) 1 397; xxes. : a) 1 554, b) 1 727. |