| * Dans l'article "DÉFLATION,, subst. fém." DÉFLATION, subst. fém. A.− ÉCON. POL., usuel. Ensemble de mesures économiques et financières visant à la réduction de la circulation monétaire, afin de stabiliser ou faire baisser les prix et les salaires. Déflation budgétaire, secondaire; procédure de déflation. Anton. inflation.Des résistances sectorales et des distorsions supplémentaires risquent d'entraîner des pertes massives et des liquidations dans d'autres secteurs, c'est-à-dire de faire dégénérer la désinflation en déflation (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 535): Le chancelier Brüning employa ce qu'on appelle la « méthode orthodoxe », celle de Poincaré en 1926 en France : diminuer sévèrement les dépenses de l'État, augmenter les impôts, bloquer les salaires ou même essayer de les faire baisser, ainsi que les prix. La déflation amena la crise industrielle et le chômage à leur paroxysme...
Lesourd, Gérard, Histoire écon., XIXeet XXes.,1963, p. 516. − P. méton., péj. (conséquences réelles ou appréhendées prises pour la cause ou la visée). Restriction, régression des crédits et de la consommation, diminution de ressources. Ruiné par la déflation [allemande], on le retrouve [Kron] garçon d'hôpital à Nuremberg, compromis dans une obscure escroquerie d'autoclaves (Morand, Fr.-la-Doulce,1934, p. 46). − P. anal., domaine littér., artistique. Diminution, réduction de la production. Déflation verbale. Dès 1930 la déflation littéraire suit les autres déflations, et comme les autres elle signifie restriction (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 523). Rem. La docum. atteste dans le même sens désinflation, subst. fém. Les limites d'une politique de désinflation (Perroux, op. cit., p. 523). B.− GÉOMORPHISME. Érosion éolienne qui enlève des sols les matériaux légers et meubles, tels que les limons et les sables. Le résultat de la déflation est un tri de matériaux, seuls les plus grossiers restant sur place (M. Derruau, Précis de géomorphologie,Paris, Masson, 1974, p. 194). Prononc. et Orth. : [deflasjɔ
̃]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1909 fin. (Lar. mens.); 2. 1932 géogr. (Lar. 20e). Formé à partir d'inflation* par substitution de l'initiale; cf. l'angl. deflation et inflation dès 1891 ds NED, s.v. deflate. Fréq. abs. littér. : 6. DÉR. Déflationniste, adj. et subst. masc.a) Emploi adj. [Correspondant à déflation B] Qui est propre ou qui conduit à la déflation. Situation, mesure déflationniste; tendance, tension déflationniste. Anton. inflationniste.Pour lutter contre la détérioration de la balance des paiements et la spéculation contre la livre, dont on craignait une nouvelle dévaluation, le gouvernement conservateur, élu en septembre 1951, prit une série de mesures déflationnistes (M. Flamant, J. Singer-Kerel, Crises et récessions écon.,Paris, P.U.F., 1968, p. 88).Une pression déflationniste (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 523).b) Emploi subst. masc. Théoricien ou partisan de la déflation. Anton. inflationniste.Attesté ds Quillet 1965, Rob. Suppl. 1970.Rem. La docum. atteste dans le même sensdésinflationniste. Catégories soumises à la pression désinflationniste (Perroux, Écon. XXes.,1964p. 536).− [deflasjɔnist]. − 1reattest. 1953 (Quillet); de déflation B, suff. -iste*. − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 32. |