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DÉFAITE, subst. fém.
A.− [Correspond à défaire I B 3] Usuel
1. Perte d'une bataille, d'une guerre. Nous avons eu aujourd'hui notre défaite de Waterloo, peut-être aurons-nous demain notre victoire d'Austerlitz (Sandeau, Sacs,1851, p. 22):
1. Le toit d'une maison, d'une simple école de couture de Metz, s'est doucement soulevé pour qu'il nous fût permis d'observer ce que nul n'est censé voir (...) la petite vie de simples enfants françaises et allemandes qui vivent les unes auprès des autres à cause de la défaite de 1870 mais que tout, grâce à Dieu! sépare. Barrès, Mes cahiers,t. 8, 1909-11, p. 223.
2. P. ext. Revers subi dans une entreprise (amoureuse, sociale, politique, etc.). Il vivait sur la défaite qu'il avait essuyée avec Rose car celle-ci n'avait pas voulu le revoir (Drieu la Roch., Rêv. bourg.,1939, p. 167).Au soir d'une grande défaite électorale (Mauriac, Bâillon dén.,1945, p. 480):
2. − Si je renonce, si je renonce maintenant, (...) j'aurai toujours le sentiment d'une défaite, d'un échec. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Combat contre les ombres, 1939, p. 187.
B.− [Correspond à défaire II] Vx
1. Action de se défaire de quelque chose, de quelqu'un :
3. Peut-être aussi l'habitant de Tyr trafiquoit-il de ses principes politiques, car dans les temps de révolutions les opinions sont les seules marchandises dont on trouve la défaite. Chateaubriand, Essai sur les Révolutions,t. 1, 1797, p. 318.
En partic.
a) Marchandise, denrée de défaite (bonne, difficile). Facile, difficile à vendre, à écouler :
4. Elles [les deux chattes] eurent plusieurs petits, élevés avec tendresse et placés avantageusement dans le voisinage; même ceux de la Chinoise étaient d'une défaite facile et très demandés, à cause de l'originalité de leurs minois. Loti, Le Livre de la pitié et de la mort,1891, p. 133.
b) Fam. Fille de défaite (bonne, difficile). Facile, difficile à marier. Les deux filles paraissent être de difficile défaite. On n'entend point parler de prétendants (Mérimée, Lettres à la comtesse de Montijo,t. 1, 1870, p. 54):
5. madame vatrin. − Conviens, cependant, que ce serait un beau parti pour Catherine! guillaume. − D'abord, pour Catherine, rien n'est trop beau. madame vatrin. − Elle n'est cependant pas d'une défaite facile. A. Dumas père, Les Forestiers,1865, II, 1, p. 177.
2. Moyen, prétexte fallacieux pour se défaire de ce qui est importun, embarrassant :
6. Il y eut un moment de silence, Hecq, pincé la main dans le sac, cherchait une défaite. Brusquement il se décide : − Et après? ... En somme, vous m'accusez de vous avoir volé, si je vous collais quatre jours, moi? Courteline, Les Gaîtés de l'escadron,La Pipe, 1891, p. 247.
Prononc. et Orth. : [defεt]. Enq. : /defet/. Ds Ac. dep. 1694. Ds Ac. 1694 et 1718 s.v. deffaite (cf. dé-). Étymol. et Hist. 1. 1266 « maladie des yeux » (Vers de la mort, 19, 1 ds T.-L.), seulement en a. fr.; 2. 1415 « mise en déroute d'une armée » (Delb., Rec. ds DG); 1669 fig. (Racine, Britannicus, III, 6 ds Littré); 3. 1544 « prétexte » (M. Scève, Delie, éd. E. Parturier, XLVII, p. 40); 4. ca 1550 « moyen de se défaire » (B. des Périers, Joy. dev., XXV, 114, Lacour ds Gdf. Compl.). Part. passé fém. substantivé de défaire*. Fréq. abs. littér. : 1 484. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 400, b) 1 397; xxes. : a) 2 360, b) 2 943. Bbg. Sauvageot (A.). Coup d'œil sur qq. néol. Vie Lang. 1971, p. 91. − Straka (G.). En relisant Menaud, maître-draveur. In : [Mél. Imbs (P.)]. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1973, t. 11, no1, p. 283. − Willmann (A.). Kaufen und verkaufen. Arch. St. n. Spr. 1876, t. 55, pp. 322-323.