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DÉCOLORATION, subst. fém.
A.− Action de (se) décolorer*. Décoloration d'un liquide, des cheveux; effectuer une décoloration. La décoloration ou blanchiment [d'une huile] (Brunerie, Industr. alim.,1949, p. 49):
1. Le drap kaki de leur tenue s'était mué en gris verdâtre par la magie d'une décoloration savante suivie d'une nouvelle teinture... Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 232.
B.− P. méton.
1. Fait d'être décoloré, qualité de ce qui est décoloré. Son haleine brisée, sa parole courte, la décoloration de ses joues exprimaient à la rigueur une terreur comme une autre (Gozlan, Notaire,1836, p. 168).
Au fig. [Dans] ce début choral [donné en exemple] le Mineur se dénonce manifestement comme une décoloration du Majeur (Gevaert, Harm.,1885, p. 101).
2. Absence de couleur (cf. blancheur, pâleur). Geneviève, (...) avait la débilité et la décoloration d'une plante grandie à l'ombre (Zola, Bonh. dames,1883, p. 396).Roux, il [le renard] l'est entièrement, sauf quelques décolorations aux pattes et à la queue (Pesquidoux, Chez nous,1922, p. 131).
P. métaph. Les gens que je vois, ont pour moi ce caractère de gris, de décoloration, d'insipidité (Goncourt, Journal,1860, p. 746):
2. Nul plus que nous n'est sensible à la poésie de Dominique; elle exprime en traits sobres, dépouillés, dans une langue d'une décoloration exquise, des sentiments qui attestent le climat moral de la race où ce livre a pu naître. Massis, Jugements,1924, p. 283.
Prononc. et Orth. : [dekɔlɔ ʀasjɔ ̃]. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. Ca 1370 (La Grande chirurgie de Guy de Chauliac ds Fr. mod., 1965, p. 204). Empr. au lat. class. decoloratio « altération de la couleur ». Fréq. abs. littér. : 21. Bbg. Gohin 1903, p. 312.