| DÉCOLLETER, verbe. A.− Découvrir le cou, la gorge, les épaules. ♦ P. métaph. : ... ce théâtre était devenu le plus couru de tous les spectacles parisiens, sans genre bien précis et les abordant tous, depuis l'opérette-féerie qui déshabille les femmes, jusqu'au grand drame moderne qui décollète nos mœurs.
A. Daudet, Le Nabab,1877, p. 233. − Emploi pronom. C'est de la musique pour plaire aux femmes du monde, aux femmes qui se décollètent chaque soir (Bloy, Journal,1900, p. 402). − P. méton. Échancrer un corsage, une robe, de façon à dégager le cou. Décolleter une robe en pointe, en carré, etc. (Ac. 1932). B.− P. anal. 1. AGRIC. Couper la partie supérieure de certaines racines afin d'arrêter la croissance du bourgeon. 2. TECHNOL. Usiner des pièces selon le procédé de décolletage. Tour, barre à décolleter. Prononc. et Orth. : [dekɔlte], (je) décollette [dekɔlεt]. Ds Ac. dep. 1762. Aux formes à suff. zéro l'Ac. a d'abord écrit (je) décollète. Littré met en garde contre une forme (je) décolte, ,,très répandue parmi les femmes``. Étymol. et Hist. 1. a) 1700 part. passé adj. « à la gorge découverte » (Regnard, Le Retour imprévu, sc. 17 ds DG); 1762 décolleter (Ac.); b) 1798 part. passé adj. « échancré, qui laisse la gorge découverte » (id.); c) 1842 part. passé adj. au fig. « osé, peu décent » (Balzac, Rabouill., p. 556); d) 1899 subst. (Barrès, Cahiers, t. 2, p. 102); 2. 1835 « couper le collet (des betteraves) » (Maison rustique du XIXes., t. 1, p. 303); 3. 1900 technol. (Nouv. Lar. ill.). Dér. de collet*; préf. dé-*; dés. -er. Le terme d'habillement existait déjà au Moy. Âge sous la forme escoleter (Rose, éd. F. Lecoy, 13285). Fréq. abs. littér. : 22. Bbg. Quem. 2es. t. 1 1970. |