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DÉCIMATION, subst. fém.
[Le compl. est un plur. ou un coll.]
A.− HIST. MILIT., vx. Action de mettre à mort une personne sur dix tirée au sort (cf. décimer A). La décimation de toute la légion (Ac.1798).
P. anal. ou p. métaph. Disparition irréversible d'un certain nombre d'éléments dans un ensemble. La décimation de la société est tantôt insensible et permanente, tantôt périodique et brusque (Proudhon, Propriété?1840, p. 274).Ce premier jeu de perspective, sensible à tous les regards, tient au vieillissement et à la « décimation » des rameaux vivants sous l'effet de l'âge (Teilhard de Ch., Phénom. hum.,1955, p. 127).
B.− P. ext. Action de faire périr en grand nombre (cf. décimer B.). Synon. extermination.La continuelle décimation des chefs, la mort de beaucoup sur les champs de bataille et aux poteaux d'exécution (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 543).
Prononc. et Orth. : [desimasjɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 1. 1209 decimation « dîme » (Cart. de Guise, Richel. 1. 17777, fo78 rods Gdf.), ex. répertorié par Guérin 1892; − 1534 ds Gdf.; 2. av. 1505 decimation « peine militaire consistant à faire périr un homme sur dix » (Le Baud, Hist. de Bret., ch. XIII ds Gdf. Compl.). Empr. au b. lat. decimatio « action de décimer » et « dîme ». Fréq. abs. littér. : 4.