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DÉCHU, UE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de déchoir*.
II.− Adjectif
A.− [En parlant d'une pers. physique ou morale]
1. Qui est tombé dans un état inférieur au précédent. Chapelain, si déchu et si rabaissé aujourd'hui (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 14, 1851-62, p. 135).
Emploi subst. Quand on dit des déchus qu'ils ne savent même plus qu'ils sont déchus, ce n'est pas un grand compliment qu'on leur fait, il me semble (Alain, Propos,1922, p. 393).
En partic.
Qui est décrépit par l'âge :
1. On a beau dire, c'est pas drôle de vieillir dans les pays où y a pas de distractions... Où on est forcé de se regarder dans la glace dont le tain verdit devenir de plus en plus déchu, de plus en plus moche... Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 145.
Femme, fille déchue. Demi-mondaine, prostituée. Femme déchue, goton des champs, fille des rues (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 62).
2. Dont on a prononcé la déchéance, qui a été privé d'un privilège, d'une dignité ou d'un avantage. Synon. destitué.Louis XVIII entrait à Paris tandis que l'empereur déchu débarquait à l'île d'Elbe (Bainville, Hist. Fr.,t. 2, 1924, p. 136).
Emploi subst. :
2. Que dirais-je, alors, Judith, moi qui repars maintenant vers la disgrâce! Car pour te convaincre, (...) j'ai perdu dans mon rang tout grade et toute ancienneté. Va. Si ta peine peut en être allégée, je ne vois pas de mal à ce que tu te dises que dans les cohortes inférieures, il est un déchu pour qui le nom de Judith est un nom de tendresse... Giraudoux, Judith,1931, III, 7, p. 248.
SYNT. Empereur, maître, roi déchu; gouvernement, pouvoir, régime déchu; reine déchue; race déchue.
THÉOL. Qui a perdu l'état de grâce (originelle). Homme déchu; humanité, nature déchue. La possibilité pour l'homme déchu d'arriver à connaître Dieu par la raison naturelle (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 775).
[P. réf. à Apocalypse 12, 7-9] Ange, archange déchu. L'archange déchu qui veut toujours la guerre (Balzac, Goriot,1835, p. 224).Y aura-t-il au paradis place assez glorieuse pour l'ange déchu que touchera soudain la grâce? (Duhamel, Confess. min.,1920, p. 194).
Emploi subst. Le déchu, Satan! (Estaunié, Empreinte,1896, p. 232).
B.− [En parlant d'un inanimé] Qui est tombé en désuétude, défraîchi. Vieux murs, pignons déchus et pierres condamnées (Rodenbach, Règne silence,1891, p. 93).Sa chemise [d'Agnès] (...) laissa voir son sein déchu mais gracieux (Drieu La Rochelle, Rêv. bourg.,1939, p. 227):
3. L'étude de la langue grecque, si déchue dès les premières années du dix-septième siècle, retomba encore vers la fin du même siècle... Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, 1848, p. 447.
Prononc. et Orth. : [deʃy]. Ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér. : 505. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 926, b) 523; xxes. : a) 671, b) 672.