| DÉCHANTER, verbe intrans. Fam. Changer de ton, d'avis, de sentiment; perdre ses illusions. Faire déchanter qqn. Ceux qui rêvaient, une fois de plus, d'un paradis spécial, déchantent une fois de plus (Barbusse, Feu,1916, p. 74).Je savais que je m'emballais vite, quitte parfois à déchanter rapidement (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 311):Lorsque Déroulède revint d'exil (...) il s'imagina qu'il allait être l'arbitre de la situation. Au bout d'un mois, il devait déchanter...
L. Daudet, Vers le roi,1920, p. 180. Prononc. et Orth. : [deʃ
ɑ
̃te], (je) déchante [deʃ
ɑ
̃:t]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1223 « exécuter le déchant » (G. de Coincy, éd. V. F. Kœnig, I Mir. 36, 118); 2. id. « se plaindre, se lamenter » (Id., I. ch. 3, 3); 3. 1663 « changer de ton » (Molière, L'Étourdi, III, 1). Dér. de chanter*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 27. Bbg. Guiraud (P.). Mél. d'étymol. arg. et pop. Cah. Lexicol. 1970, t. 17, no2, p. 8. |