| ![]() ![]() ![]() ![]() DÉBRAILLÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst. I.− Part. passé de débrailler*. II.− Adj. et subst. A.− Adj. [En parlant de pers.] Dont les vêtements sont en désordre, ouverts ou retroussés au point d'avoir l'air négligé ou indécent. Un homme tout débraillé, une femme débraillée (Ac.). La bonne fille rousse dont la gorge débraillée s'en va de sa chemise, comme sa chevelure de son bonnet (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 342): 1. Les polissons de la ville étaient devenus mes plus chers amis (...) j'avais leur façon et leur allure; j'étais vêtu comme eux, déboutonné et débraillé comme eux; mes chemises tombaient en loques...
Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 46. − P. méton., rare. [En parlant d'un vêtement] Honoré sortit avec un pantalon rapiécé et débraillé par devant (Aymé, Jument,1933, p. 134).Il courut ouvrir, tout échevelé, le pyjama débraillé (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 262). − Au fig. Qui montre du laisser-aller, de la négligence, parfois de l'indécence. Langage débraillé, manières débraillées. Honoré introduisait dans cette honnête réunion de famille une joie débraillée et agressive (Aymé, Jument,1933p. 158). B.− Subst. masc. sing. Aspect désordonné ou négligé de quelqu'un ou de quelque chose : 2. J'entre en Italie (...) je reconnais un à un les signes de son approche (...) Ce sont les premiers linges tendus dans les cours, le désordre des choses, le débraillé des hommes.
Camus, L'Envers et l'endroit,1937, p. 95. ♦ En débraillé. Certains [étudiants] (...) affectaient de sortir en débraillé, sans cravate, de laisser descendre trop bas un pantalon qui s'effrangeait derrière les talons (Magnane, Bête à concours,1941, p. 21). − Au fig. Ce débraillé judéo-latin (extérieur) qui horrifie et fascine le décent nordique, parce qu'il témoigne du débraillé intérieur (Montherl., Lépreuses,1939, p. 1507): 3. On ne peut plus même dans une boîte de nuit classer les gens dans telle ou telle classe sociale (...) en se référant au débraillé du langage qu'affectent les malfaiteurs de la bourgeoisie...
H. Bazin, La Tête contre les murs,1949, p. 213. Prononc. et Orth. : [debʀ
ɑje]. Ds Ac. 1694 et 1718 s.v. desbraillé; ds Ac. 1740-1878 sous la forme moderne. Fréq. abs. littér. : 199. |