| CYMBALE, subst. fém. MUSIQUE A.− Instrument à percussion formé d'un disque de métal sonore légèrement convexe en son milieu ou de deux disques identiques. 1. Au sing. ♦ [P. réf. à St Paul I Cor. 15, 1, en parlant d'un individu vain, futile] Être une cymbale retentissante (cf. Baudel., Cœur nu,1867, p. 670 et Canseliet, Alchim., 1941, p. 180): 1. En lui se réalisait vraiment ce qu'a dit saint Paul : « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je suis un airain qui sonne ou une cymbale qui retentit.
Billy, Introïbo,1939, p. 213. − En partic. Cymbale suspendue, cymbale « charleston » (La Musique, Larousse, 1965, t. 2, p. 34).Jazz moderne... avec cymbale et pédale (Catal. de jouets [Magasins du Louvre], 1936).« Non, dit le prêtre, pas à présent, tout à l'heure ». Se retournant, il battit et fit crier la stridente cymbale chinoise (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Champ oliviers, 1890, p. 92). 2. Le plus fréq. au plur. Instrument formé de deux disques identiques frottés ou frappés l'un contre l'autre pour souligner le rythme ou renforcer l'intensité dans une composition musicale. Coup, paire de cymbales; cymbales à main, d'orchestre : 2. Et enfin, (au fond de l'orchestre, dans les exécutions symphoniques derrière la masse des cordes, derrière la ligne des hautbois et des bassons), aigrette suprême à la pointe de la pyramide, dzinng et dzinng! Ce sont les cymbales!
Claudel, Un poète regarde la Croix,1938, p. 188. − Spéc. Cymbales antiques. Instrument de forme hémisphérique aux dimensions réduites rendant un son clair. La partie des petites cymbales antiques dans le scherzo de la Fée Mab (Berlioz, Souv. voy.,1869, p. 239). − P. métaph. Coup de cymbale(s). Ce qui attire l'attention, souligne quelque chose. Il n'eût pas été déplacé ni même superflu de donner un coup de cymbales, de se livrer à une manifestation éclatante et sonore (G. Duhamel, Passion J. Pasquier,1945, p. 69). B.− Tuyaux d'orgue de la famille des jeux de mutations composées (cf. Candé 1961, p. 188). Rem. La docum. atteste l'adj. cymbalin, ine, néol. [En parlant d'une cigale]. Dont le bruit des ailes frottées rappelle celui d'une cymbale. Chaude cigale cymbaline Qui dans la molle ardeur du pré Fait retentir un chant cuivré! (Noailles, Éblouiss., 1907, p. 220). Prononc. et Orth. : [sε
̃bal]. Ds Ac. 1694-1932. Enregistré au plur. ds Lar. Lang. fr. Étymol. et Hist. A. Subst. fém. plur. 1. 1154-73 cimbales « sorte de tympanon, instrument à cordes frappées [d'apr. A. Henry, éd. Adenet Le Roi, Cléomadès, t. 2, p. 703] » (B. de Ste-Maure, Troie, éd. Constans, 14783), sens assumé par la suite par le clavicembalum, v. clavecin; 2. 1269-78 cimbales « instrument à percussion » (J. de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 21012); d'où fig. 1695 « bruit éclatant et vain » (Rac., Cantiques spirit. ds Littré); 1830 au sing. en parlant d'une pers. (Sall[entin] ds Besch. 1845 : aussi appelait-on ce savant ridicule, la cymbale du monde); 1866, 25 févr. au plur. (Amiel, Journal intime, p. 159). B. Subst. fém. sing. 1. 1680 cimbale terme d'organiste (Rich.); 2. 1863 « un des deux disques des cymbales » (Littré). Empr. au lat. class. cymbalum (< gr. κ
υ
́
μ
ϐ
α
λ
ο
ν) instrument à percussion, surtout employé au plur. cymbala; en a. fr. forme francisée cymbles, début xiies. (Psautier Oxford, 150, 5 ds T.-L.) et au masc. cymbals, xiies. (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 70). Fréq. abs. littér. : 193. DÉR. 1. Cymbaler, cimbaler, verbe intrans.Jouer des cymbales. Les cuirassiers sonnaient à pleines trompettes, les musiques pistonnaient, fifraient et cymbalaient (Esparbès, Grogne,1905, p. 73).Attesté ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845 et Lar. 19e.− [sε
̃bale]. Aucune transcr. ds les dict. Var. cimbaler ds Ac. Compl. 1842 et Lar. 19e. − 1reattest. 1838 (Ac. Compl. 1842); de cymbal(es), dés. -er. 2. Cymbalette, subst. fém.Petite cymbale de forme plate ou demi-sphérique (cf. Arts et litt., t. 1, 1935, p. 3615). − [sε
̃balεt]. Aucune transcr. ds les dict. − 1resattest. début xvies. « clochette » (Lemaire de Belges, Illustr., I, 24 ds Hug.), attest. isolée, repris au xxes. au sens de « clochette qui orne le tambour de basque » 1936 (Catal. Couesnon, p. 96); cf. 1936 (Schaeffner, Orig. instrum. mus., p. 58); du rad. de cymbale « clochette, sonnette », v. Gay, suff. -ette*. |