| ![]() ![]() ![]() ![]() CUITE, subst. fém. A.− [Correspond à cuire I A et B] Fait de cuire. 1. AGRIC., CHIM. Action de cuire certaines substances à une température déterminée; résultat de cette action. La cuite du sirop, par évaporation et concentration (d'apr. Wurtz, Dict. chim., t. 3, 1878, p. 58).Pied de cuite, faible volume de sirop. Premiers cristaux apparaissant pendant la cuite (d'apr. Saillard, Betterave, 1923, p. 442). Serrer la cuite. Laisser la concentration s'achever et arriver au degré convenable (d'apr. Ser, Phys. industr., 1888, p. 380). 2. P. méton., AGRIC. a) ,,Résidu de la fabrication du fromage [cuit] lorsqu'on a tout retiré, fromage, beurre, sérat, etc. « La cuite est donnée aux porcs. »`` (Collinet, Région hte-montagne, 1925, s.v.). b) Ensemble des fromages cuits en une fois : 1. Les fruitières consistent en une association établie entre un certain nombre d'habitants (...) qui ne pourraient isolément réunir la quantité de lait nécessaire pour faire un fromage de 30 à 35 kg en une seule cuite.
Pouriau, La Laiterie,1895, p. 771. B.− [Correspond à cuit II C 2 a] Fig. et fam. Accès d'ivresse. Une cuite mémorable, cuver sa cuite. Une fois par semaine elle s'offre une cuite au rhum (Green, Journal,1948, p. 219): 2. Oh! ce n'étaient pas de ces « soulographies », de ces « cuites » à rouler par terre, violentes, bon enfant, pareilles aux beuveries du régiment...
Vialar, La Mort est un commencement,La Carambouille, 1949, p. 167. − Avoir une (la) cuite. Être ivre. Prendre une cuite. S'enivrer : 3. − Tu me connais mal. Quand j'ai un peu bu, c'est mauvais. Quand j'ai pris une cuite carabinée et fait les quatre cents coups, je me sens saint.
Green, Chaque homme dans sa nuit,1960, p. 382. Rem. On rencontre ds la docum. le verbe pronom., fam. se cuiter. S'enivrer. Rien à dire de l'évêque (...) il est bon travailleur et il ne se cuite pas (Bruant 1901, p. 196). MmeGramigris chercha une consolation dans le vin rouge : elle se cuita jusqu'à l'écroulement (Queneau, Enf. du limon, 1938, p. 93). Prononc. et Orth. : [kɥit]. Ds Ac. 1694-1740, s.v. cuitte; ds Ac. 1762-1932 avec un seul t. Étymol. et Hist. 1. 1268 cuite du levain « fournée de pain correspondant à une quantité donnée de levain » (E. Boileau, Le Livre des métiers, éd. R. de Lespinasse et Fr. Bonnardot, p. 12, 46); 2. 1864 fig. pop. « ivresse » (ds Esn.). Part. passé fém. subst. de cuire*; 2 dér. de cuit* « ivre »; à rapprocher de l'expr. arg. chauffer son four « boire » (Sain. Lang. par., p. 269). Fréq. abs. littér. : 397. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 244, b) 936; xxes. : a) 706, b) 553. Bbg. Sain. Lang. par. 1920, p. 269. |