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CRUSTACÉ, ÉE, adj. et subst. masc.
I.− Adj., rare. Qui présente une couche dure.
A.− [En parlant d'un animal] Qui est entouré d'une enveloppe dure. Animaux crustacés; l'écrevisse est crustacée (Ac.1835-1932).
− P. métaph. Gide, ou le moi subtil qui s'oppose aux mois crustacés (Thibaudet, Hist. litt. fr.,1936, p. 517).
B.− BOT. [En parlant des lichens] Qui a un appareil végétatif qui adhère fortement au support qu'il recouvre comme une croûte :
1. Thalle crustacé − Le lichen est en forme de lame plate, mais il n'a nullement la souplesse d'une feuille et ne peut que très difficilement être détaché du support auquel il adhère fortement. Plantefol, Cours de bot. et de biol. végétale,t. 2, 1931, p. 172.
C.− MÉD. [En parlant d'une maladie de la peau] Qui s'accompagne de croûtes. Dartre, lèpre crustacée (Littré-Robin1865).
Rem. Attesté ds tous les dict. depuis Lar. 19e.
♦ Cicatrisation sous-crustacée. Qui s'effectue sous une croûte. La cicatrisation sous-crustacée est complète (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux,1896, p. 369).
II.− Subst. masc.
A.− ZOOL., gén. subst. masc. plur. Classe d'animaux Arthropodes ovipares, porteurs de deux paires d'antennes et d'une paire de mandibules, à respiration branchiale, au corps formé de segments munis généralement d'une paire d'appendices. Crustacés marins, terrestres; crustacés inférieurs; crustacés parasites; les crustacés et les insectes, et les mollusques :
2. Les crustacés (...) se présentent comme des Arthropodes possédant une paire d'antennules, une paire d'antennes, les mandibules, auxquels font suite les maxillules, maxilles, maxillipèdes (pour la région céphalique) et les appendices locomoteurs. Zool.,t. 2, 1963, p. 259 (encyclop. de la Pléiade).
− Au sing. Un petit crustacé amphipode (Coupin, Animaux de nos pays,1909, p. 401).
B.− Usuel, au sing. et au plur. Crustacé aquatique comestible. Une assiette de crustacés; coquillages et crustacés; poissons et crustacés; conserves de crustacés. Synon. (partiel) fruits de mer.Il ne reste bientôt plus que la tête du crustacé à déglutir (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 196).
Prononc. et Orth. : [kʀystase]. Ds Ac. 1762, s.v. crustacée; ds Ac. 1798-1932, s.v. crustacé, ée. Étymol. et Hist. 1713 (A. de Boisregard, Traité des Alimens de Caresme, I, p. 338 d'apr. Arveiller ds R. Ling. rom. t. 28, pp. 317-318). Empr. au lat. des naturalistes crustaceus (dér. du lat. crusta, v. croûte), mot créé par Th. Gaza dans sa version lat. d'Aristote De Animalibus libri, latine, interprete Theodoro Gaza, 1476 pour traduire le gr. μ α λ α κ ο ́ σ τ ρ α κ ο ς « à coquille molle » (Arveiller, op. cit.). Fréq. abs. littér. : 185. Bbg. Arveiller (R.). Sur l'orig. de qq. mots fr. R. Ling. rom. 1964, t. 28, pp. 307-326. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 84.