| CROUSTILLANT, ANTE, part. prés. et adj. I.− Part. prés. de croustiller*. II.− Adjectif A.− [En parlant d'un aliment] Qui croque sous la dent. Croûton, friture, petit pain croustillant(e). Les filets doivent être d'une belle couleur dorée, et très croustillants, sans cependant être desséchés (Gdes heures cuis. fr., Carême, 1833, p. 137).Quelque morceau de mouton sur des pommes de terre croustillantes (Pourrat, Gaspard,1930, p. 114). B.− Au fig. 1. Libre, osé. Couplet, programme, récit croustillant; histoire croustillante; conte croustillant de Voltaire. (Quasi-) synon. grivois.Il y a toutes sortes de citations des Pères; mais cela n'est pas croustillant du tout (Péladan, Vice supr.,1884, p. 238): Je me méfie toujours de ceux qui parlent de sincérité. (...) En 1955, ce qu'on appelle un écrivain sincère est celui qui livre à la curiosité de tous de croustillants détails sur sa vie intime, et s'il se tait, le public s'estime volé.
Green, Journal,1955-58, p. 38. 2. Fam. Femme croustillante. Qui excite les appétits sensuels. (Quasi-)synon. appétissante, attirante, gracieuse, provocante, croustilleuse.Travailleuse à plein tube, pire qu'un bœuf en somme, elle demeurait assez croustillante (Céline, Mort à crédit,1936, p. 366). 3. B.-A. ,,Se dit du rendu de certains morceaux d'un aspect vif et séduisant`` (Adeline, Lex. termes art, 1884). Troyon a de petites toiles croustillantes (Goncourt, Journal,1892, p. 272).Déjà, dans la « Nature morte aux oranges » [de Matisse], la matière croustillante de la « chambre » se fait plus unie (Lhote, Peint.,1942, p. 75). Rem. La docum. atteste croustillerie, subst. fém. Grivoiserie. La vieille et vigoureuse pâte de la gauloiserie et croustillerie nationale (L. Daudet, Universaux, 1935, p. 133). Prononc. et Orth. : [kʀustijɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Ds Ac. 1878 et 1932. Région. crostillant, graph. attestée ds Canada 1930. Fréq. abs. littér. : 22. Bbg. Dub. Dér. 1962, p. 54. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 154. |