| CROTALE, subst. masc. A.− MUS., gén. au plur. Instrument à percussion formé de deux éléments de bois ou de métal, reliés par une charnière et heurtés l'un contre l'autre, employé, pour accompagner la danse, dans l'Antiquité et aussi, actuellement, chez certaines peuplades d'Afrique. Crotales sonores, le cliquetis des crotales, jouer des crotales. L'esclave ionienne qui danse au son des crotales (Flaub., Éduc. sentim.,1845, p. 146).Un nègre secoue des crotales, un autre tape sur un tambour oblong (Gide, Journal,1939, p. 72). B.− [P. anal. (du bruit produit)] Serpent venimeux d'Amérique, qui produit avec l'extrémité de sa queue, de structure particulière, un bruit de crécelle. Synon. serpent à sonnettes.Le magnétique et froid regard du crotale (Theuriet, Mariage Gérard,1875, p. 106).Les crotales lovés sous quelque roche chaude attendent une proie errante (Leconte de l'Isle, Poèmes trag.,1886, p. 146): Il y a quelques années, on a trouvé un crotale derrière le tuyau d'arrosage, et c'est même pour cela que Mrs Ferguson a fait construire ce petit mur (...) qui empêche les serpents de pénétrer dans le jardin.
Green, Moïra,1950, p. 167. − Arg. Serpent ou crotale (plur. crotaux). Chef de salle à l'École polytechnique. Le crotale fait souvent un amphi préparatoire à ceux qui doivent subir une interrogation (Lévy-Pinet1894, p. 129). Prononc. et Orth. : [kʀ
ɔtal]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1. 1596 Antiq. (J. Tabourot, Orchesographie, fol. 94 ds Hug.), attest. isolée av. Fur. 1701 au sens de « tambour de basque »; 2. 1804 « sorte de serpent à sonnettes » (Duméril Hist. nat., p. 247). 1 empr. au lat. class. crotalum de même sens, transcr. du gr. κ
ρ
ο
́
τ
α
λ
ο
ν; 2 p. réf. au sifflement de ce serpent. Fréq. abs. littér. : 51. Bbg. Goug. Mots t. 3 1975, p. 43. − Sain. Lang. par. 1920, p. 447. |