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CROISSANCE, subst. fém.
Action de croître, de se développer progressivement.
A.− [À propos d'un animé]
1. Domaine physique.Action de grandir (surtout en hauteur, largeur ou en nombre). « Ce que tu as grandi! Tu ne te sens pas fatigué par cette croissance rapide? » (Martin du G., Thib.,Pénitencier, 1922, p. 695).L'activité de croissance des tissus diminue aussi avec l'âge (Carrel, L'Homme,1935, p. 197):
1. Des colonies composées de plusieurs milliers de ces animaux [souris et rats] ont servi à l'étude des aliments, de leur influence sur la rapidité de la croissance, sur la taille, les maladies, la longévité. Carrel, L'Homme,1935p. 60.
P. méton. Période pendant laquelle s'effectue la croissance, notamment l'adolescence. C'est le sang frais de la croissance (...) qui circule comme ambroisie par tout le corps de ce jeune homme (Nerval, Sec. Faust,1840, p. 211):
2. Le vieillissement est l'envers de la croissance; il ne vient pas après la croissance; il est l'ombre qui l'accompagne; croître, c'est vieillir; mais parce que la croissance est la tonalité majeure de la durée vitale, nous l'associons à l'image heureuse de l'enfance et de l'adolescence... Ricœur, Philos. de la volonté,1949, p. 424.
SYNT., EXPR. Croissance en + subst. Il y a alternance de la croissance en longueur et de la croissance en largeur, entre la croissance du buste et celle de la partie inférieure du corps (Mounier, Traité caract., 1946, p. 209). Subst. + de + croissance. Fièvre de croissance. Je n'avais réellement qu'une fièvre de croissance (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 37). Hormone de croissance. Développement anormalement rapide et précoce dû très vraisemblablement à une hypersécrétion transitoire d'hormone de croissance (Quillet Méd. 1965). Indice de croissance. Le rapport de la surface d'une colonie vivant dans du sérum à celui d'une colonie identique vivant dans une solution salée est appelée indice de croissance (Carrel, L'Homme, 1935, p. 198).
− Domaine relig.Les parents qui engendrent ne sont rien (...) mais Dieu est, et c'est lui qui donne à l'enfant la croissance (Gilson, Esprit philos. médiév.,1931, p. 141).
2. Domaine intellectuel, mor.Développement moral, spirituel. Pour que ce sujet distingué, (...) atteigne le plus haut degré de sa croissance intellectuelle (Bourget, Essais psychol.,1883, p. 245).C'étaient une de ces crises de croissance, où les natures robustes déchirent violemment l'enveloppe morte d'hier, l'âme ancienne où elles étouffent (R. Rolland, J.-Chr.,Révolte, 1907, p. 375):
3. ... Dieu ne se présente pas à nos êtres finis comme une Chose toute faite qu'il s'agit d'embrasser. Mais il est pour nous l'éternelle Découverte et l'éternelle Croissance. (...). Plus nous nous rapprochons de lui, par tous les efforts de la nature et de la grâce, plus il agrandit d'un même mouvement, son attrait sur nos puissances (...). Theilhard de Chardin, Le Milieu divin,1955, p. 175.
B.− [À propos d'un végétal] Certains corps chimiques classiquement considérés et utilisés comme facteurs de croissance des végétaux (R. Schwartz, Nouv. remèdes et mal. act.,1965, p. 60):
4. C'était son goût de voir pousser ses sapins et de jardiner dans ces bois, élaguant, plantant, faisant abattre les arbres qui dépérissent ou qui gênent la croissance des voisins, comme une dame peut jardiner en son jardin bouquetier. Pourrat, Gaspard des Montagnes,Le Château des sept portes, 1922, p. 18.
P. métaph. Le goût abject d'un vil bonheur Remplace l'orgueil; on cultive La croissance du déshonneur (Hugo, Année terr.,1872, p. 172).
C.− [À propos d'un inanimé; gén. d'un processus autonome] Action d'augmenter, évolution progressive. Par malheur, c'est une de ces façades tardives du seizième siècle qui n'ont achevé leur croissance que dans le dix-septième. Le clocher n'a poussé qu'en 1626 (Hugo, Rhin,1842, p. 44).On a supposé, par sympathie et métaphore, que la croissance de la lune signifiait la croissance de toutes choses; le fait est que le premier croissant donnait à tous l'espoir de la lune pleine (Alain, Propos,1930, p. 933):
5. (...) Tu croyais que la vengeance est douce; Elle est amère. Hélas! le crime est châtiment. La croissance du mal augmente ton tourment; Le mal qu'on fait souffrir s'ajoute au mal qu'on souffre; (...) Hugo, La Fin de Satan,Hors terre, 1885, p. 930.
6. La croissance démographique doit normalement accompagner, et surtout ne pas contrecarrer, la croissance économique; elles doivent même se combiner : la mesure de la croissance, admet-on généralement, est donnée par l'augmentation du revenu national global et par tête d'habitant. Lesourd, Gérard, Hist. écon., XIXeet XXes.,t. 1, 1968, p. 123.
SYNT., EXPR. Pôle de croissance. La croissance n'apparaît pas partout à la fois; elle se manifeste en des points ou pôles de croissance, avec des intensités variables (Perroux, Écon., XXes., 1964, p. 143). Taux de croissance. Le taux de croissance des troupeaux y [l'Océanie] est satisfaisant (Wolkowitsch, Élev., 1966, p. 53).
Rem. 1. On rencontre plus rarement l'acception « résultat de l'action de croître, taille maximum de ce qui a fini de croître ». Elle [une loutre] paraissait avoir toute sa croissance, et pesait au moins soixante-dix livres (Voy. La Pérouse, t. 2, 1797, p. 155). L'avoine et le blé jaunirent avant d'avoir atteint leur croissance (Hémon, M. Chapdelaine, 1916, p. 107). 2. On rencontre except. (sans doute p. réf. à croître B 2) le sens de « chose, fait, exploit ». Toutes les croissances lui sont possibles. Il joue dans le ruisseau et se redresse par l'émeute; son effronterie persiste devant la mitraille; c'est un polisson, c'est un héros (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 699).
Prononc. et Orth. : [kʀwasɑ ̃:s]. [ɑ] post. ds DG, Passy 1914 et comme 1revar. à côté de [a] ant. ds Warn. 1968. Cf. croître. Admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1119 « action de croître, développement » (Ph. de Thaon, Comput, 2385 ds T.-L.). Dér. du rad. du part. prés. de croître*; suff. -ance* (cf. le lat. class. crescentia « accroissement » très rare). Fréq. abs. littér. : 961. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 299, b) 516; xxes. : a) 798, b) 3 075. Bbg. Lew. 1960, p. 57.