Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
CRISPÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de crisper*
II.− Adjectif.
A.− [Correspond à crisper I] Qui a un aspect ridé par resserrement de la surface. Des houx qui avaient porté la neige sur leurs feuilles raides et crispées (A. Daudet, Jack,t. 1, 1876, p. 140).Les miroirs de ces étangs (...) tout gris et crispés sous un jour de nuages (Bourget, Profils perdus,1884, p. 308).
Spéc., MÉGISSERIE. [En parlant d'une peau] ,,Tannée par des procédés spéciaux qui rétractent la fleur, ce qui donne à sa surface un grain de relief accentué`` (Chauss. 1969).
B.− [Correspond à crisper II]
1. [En parlant du corps ou d'une partie du corps] Dont les muscles sont resserrés sur eux-mêmes.
a) [En parlant d'une partie du corps] Main crispée; traits, visage crispé(s). La lèvre crispée dans un douloureux rictus (Gyp, Raté,1891, p. 114).Les poings crispés pour retenir des larmes (Martin du G., Devenir,1909, p. 163).Des narines crispées et palpitantes (Bourget, Conflits int.,1925, p. 282):
Elle [la mère de la mariée] a également ces mâchoires crispées, ces dents serrées, ces nerfs bandés, ces sourcils froncés, ce mufle désespéré... Giono, Chroniques,Noé, 1947, p. 343.
En partic. [En parlant des mains, etc., avec compl. prép. en sur] Les doigts crispés sur sa guitare (Lorrain, Sens. et souv.,1895, p. 266).Elle tenait ses deux mains crispées sur sa bourse (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 82).
b) [En parlant de la pers. tout entière] Crispé du crâne à l'orteil, de Camper ferma ses poings. C'est ainsi qu'il réfléchissait (D'Esparbès, Tumulte,1905, p. 213).
P. métaph. [Avec un compl. prép.] Le radicalisme crispé aux leviers du pouvoir (Bernanos, Gde peur,1931, p. 10).Ces êtres (...) restent crispés sur un rêve de jeunesse (Chardonne, Femmes,1961, p. 66).
2. P. ext. Qui manifeste une tension nerveuse.
a) [En parlant d'une pers.] Équipe qui joue trop crispée. Je ne tenais plus en place (...). Martine, qui n'est pas patiente, en tressautait, muette et crispée, en entendant mon pas craquer (Rolland, Breugnon,1919, p. 256).
b) [En parlant d'une attitude] Tendu (par l'effort). Une attention, une application crispée. Presque toutes les autres tentatives [de poésie noire] ont quelque chose de crispé, de tendu et de désespéré (Sartre, Sit. III,1949, p. 253).
3. Fig. [En parlant de faits psychiques]
a) Raide, sans souplesse.
[En parlant d'une pers.] Toujours empesée, crispée et nerveuse (Feuillet, Sibylle,1863, p. 44).Petit bourgeois crispé (Bloy, Désesp.,1886, p. 37).Guindé, crispé (Rolland, Âme ench.,t. 2, 1925, p. 106).
[En parlant d'une attitude affective, intellectuelle ou mor.] Une structure mentale crispée (Dict. 5 1973).L'orgueil crispé des femmes américaines (Beauvoir, Deux. sexe,t. 2, 1949, p. 105).
En partic. [Avec une tension de la volonté] Contraint. Un rire crispé. Je me contiens encore, je garde le calme crispé et correct d'un mari dont on embrasse la femme aux petits jeux innocents (Colette, Cl. mén.,1902, p. 202, 203).Malgré l'assentiment crispé qu'elle accordait à la décision de Pradelle, Zaza laissait percer son amertume (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 356).
b) [En parlant du style d'une œuvre] Ce poète [Corbière, dit Tristan], aux épithètes crispées (Huysmans, À rebours,1884, p. 249).L'écriture crispée de la Cène (Malraux, Voix sil.,1951, p. 428).
c) Agacé. Mademoiselle, crispée de ces retards et qui ronge son frein sous sa voilette (Colette, Cl. école,1900, p. 302).
Fréq. abs. littér. : 680. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 259, b) 1 016; xxes. : a) 1 378, b) 1 297.