| CRIQUE1, subst. fém. Enfoncement du rivage, de taille réduite, formant une sorte de port naturel. Crique déserte, intérieure, rocheuse; crique de sable, de terre; le ressac des criques. Synon. anse, baie, calanque.Cette multitude de criques, d'anses, de petites baies (Balzac, Séraphita,1835, p. 177).Vezzano avait joué pour les écumeurs de mer le rôle d'un port d'attache et d'un entrepôt fortifié; choisi sans doute pour ses criques abritées et ses grottes spacieuses (Gracq, Syrtes,1951, p. 153).Il nous a conduits par un sentier escarpé jusqu'à une petite crique, au pied des rochers (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 449):Ce matin, à l'aube, il était levé et parti à l'aventure, parcourant l'île comme un sauvage ivre, (...) se baignant dans toutes les criques pour comparer la tiédeur des eaux, bondissant de roche en roche pour pêcher, dans les creux, des algues, des coquillages, des insectes de mer dont il remplit son mouchoir.
Martin du Gard, Notes sur André Gide,1951, p. 1380. − P. anal., FORTIF., vx. ,,Fossé creusé autour d'une place assiégée pour empêcher l'ennemi de construire des tranchées`` (Lar. encyclop.). Rem. Attesté par Bouillet 1859, Bach.-Dez. 1882, Littré, DG, Lar. 19e-20e, Lar. Lang. fr. Prononc. et Orth. : [kʀik]. Ds Ac. 1798-1932. Homon. cric. Étymol. et Hist. 1336 (ds L. Delisle, Classes agricoles en Norm., p. 291 : La crigue de Vateville). Empr. à l'a. nord. kriki « creux, cavité; anse, crique » auquel correspondent le n. isl. kriki, norv. krikie « angle », m. angl. crike, creke « anse, crique » (De Vries Anord.). Bbg. Goug. Mots t. 2 1966, p. 89. |