| CRINOLINE, subst. fém. A.− Étoffe à chaîne de lin et à trame de crin utilisée pour la tapisserie et l'habillement. Col, jupon de crinoline. Ces affreuses et frauduleuses sous-jupes en crinoline (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 50). B.− P. méton. 1. Vaste jupon bouffant, primitivement en étoffe de crin, garni d'abord dans le bas de lames souples et de baleines, puis constitué par des cerceaux métalliques reliés entre eux par des rubans de toile sur lesquels le tissu était cousu. Jupe, robe à crinoline. Ce qui est embêtant, dans tout cela, c'est que j'ai un des cerceaux de ma crinoline qui s'est rompu (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 154).Une vieille dame en robe feuille morte à volants, que gonflait une crinoline majestueuse, s'approcha de nous (A. France, Vie fleur,1922, p. 328). 2. P. ext. Robe ample et bouffante. Sur des bancs, des dames en crinoline et en cachemire (Morand, New York,1930, p. 70). 3. P. méton. Personne portant une crinoline. Vous ne pouvez rien imaginer de plus drôle qu'une crinoline entrant dans une gondole (Mérimée, Lettres ctesse de Montijo, t. 2, 1870, p. 119): Que de fois on m'avait conté cette histoire! Les soldats en bleu sombre autour de la crinoline indignée, le drapeau tendu en travers de la rue, l'officier à barbe discutant avec la dame rebelle, cette scène était pour moi une des plus importantes de toute la guerre de Sécession.
Green, Journal,1932, p. 91. − Spéc., arg. Dame de cartes à jouer, vêtue d'une robe ballonnée (d'apr. Carabelli, [Lang. pop.]; France 1907). Rem. Lar. 20eet Quillet 1965 attestent affût à crinoline, désignant l'affût de pièces d'artillerie légère (placé en abord sur le pont, sur la passerelle ou la tourelle d'un navire), en raison de la forme évasée de sa sellette rappelant vaguement la forme d'une crinoline. Prononc. et Orth. : [kʀinɔlin]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1. 1829 « étoffe de crin et de lin » (Journal des Dames et des Modes, 15 août, p. 360 d'apr. Greimas ds Fr. mod. t. 17, p. 288); 2. 1848 « jupon rigide et bouffant servant à soutenir la jupe » (Flaub., Champs et grèves, p. 381). Empr. à l'ital. crinolino, attesté aux sens 1 et 2 dans la 1remoitié du xixes. (Carena ds Batt.), composé de crino (crin*) et lino (lin*). Fréq. abs. littér. : 56. Bbg. Hope 1971, p. 444. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 217. |