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CREVÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst. masc.
I.− Part. passé de crever*.
II.− Adjectif
A.− [En parlant d'un objet gonflé ou tendu ou d'une surface continue, etc.] Percé violemment. Le plus stupide accident, un pneu d'automobile crevé (Bourget, Sens mort,1915, p. 70).L'armée Castelnau accrochée sur tout son front, et son chef s'attendant d'un moment à l'autre à voir sa ligne crevée quelque part (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 460).
P. métaph. :
1. Dans deux jours, le matin, en te réveillant, l'explication − quelle qu'elle soit − qu'elle vient de te donner de sa conduite t'apparaîtra soudain si simple et si vraisemblable que toute la baudruche que tu as gonflée à son propos sera crevée. Montherlant, Un Incompris,1944, 5, p. 422.
B.− Mort.
1. [En parlant d'un animal] :
2. ... pendant que ce moineau-là fait des farces avec les filles, les vaches en profitent pour aller se gonfler dans les luzernes. Quand il y en aura une de crevée, on verra bien si tu riras encore. Aymé, La Jument verte,1933, p. 80.
2. [En parlant d'une pers.] Pop., arg. :
3. Un des privilèges de la bonne ville de Paris, c'est qu'on peut y naître, y vivre, y mourir sans que personne fasse attention à vous. Profitons donc des avantages de la civilisation. Il y a soixante morts aujourd'hui, voulez-vous nous apitoyer sur les hécatombes parisiennes? Que le Père Goriot soit crevé, tant mieux pour lui! Balzac, Le Père Goriot,1835, p. 305.
P. hyperb., pop. Épuisé de fatigue. Synon. claqué, tué :
4. Moi, je suis éreinté! J'en ai fait du service de nuit en ville depuis deux ans! Vous vous rendez compte? pensez donc! absolument éreinté! crevé! Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 132.
III.− Subst.
A.− Subst. masc.
1. Ouverture pratiquée dans un vêtement généralement en forme de losange et laissant apparaître un autre tissu de couleur différente. Dans le velours bleu du corsage un soupçon de crevé Henri II (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 620):
5. Le corsage est moyen âge, avec des crevés toujours paille, les manches sont garnies de nœuds pompons. Le fichu à plis opulents a des teintes printanières. Voilà une toilette de jeune femme et de grande cérémonie... Mallarmé, La Dernière mode,1874, p. 783.
2. Crevé ou petit crevé. Jeune homme efféminé, malingre et adorateur servile de la mode. Ce jeune crevé, hâve, voûté, avec sa coiffure de rhétoricien (Montherl., Célibataires,1934, p. 793):
6. Les petits crevés et les petites crevettes (...) Nos vestons courts jusques aux nuques Nous donnent un galbe parfait. Et nos chignons font leur effet Même sur les eunuques. Verlaine, Premiers vers,1858-66, p. 36.
B.− Subst. fém., région. (Suisse). Bévue, maladresse. Les avis de gens pratiques eussent épargné aux ingénieurs peut-être mainte grosse crevée (Feuille d'Avis de Neuchâtel, 16 déc. 1909); cf. Gloss. Suisse Pat., IV, p. 550.
Fréq. abs. littér. : 792. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 249, b) 1 444; xxes. : a) 1 689, b) 1 365. Bbg. Mat. Louis-Philippe 1951, p. 69, 301. − Sain. Lang. par. 1920, p. 458.