| CREUX, EUSE, adj. et subst. masc. I.− Emploi adj. A.− [Creux qualifie l'intérieur du déterminé] Qui n'est pas plein. 1. Qui a une cavité. Arbre creux; charge* creuse; dent* creuse. Une pile creuse de corde roulée (Schwob, Monelle,1894, p. 54).Flûte creuse (Samain, Chariot,1900, p. 72): 1. ... des murs doubles, des murs qu'on croyait pleins et épais, et qui sont creux comme des armoires, avec une espèce de corridor noir, où on ne trouve rien que de la poussière...
Colette, Claudine à l'école,1900, p. 79. ♦ Au fig. Avoir le nez creux. Avoir le nez très fin, beaucoup de flair. − P. méton. [En parlant d'un son] Rendu par un objet, un espace creux. La sonorité creuse et sinistrement retentissante d'une maison déserte (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 181). ♦ P. ext. [En parlant de la voix] Semblable au son rendu par un objet, un espace creux. Une voix creuse qui semblait le mugissement du vent dans une caverne (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Dimanches bourgeois Paris, 1880, p. 335).Grosse toux creuse (A. Daudet, Évangéliste,1883, p. 278): 2. Des gerbes de voix (...) fusaient avec les sons presque verts des harmonicas, avec les timbres pointus des cristaux qu'on brise. Appuyées sur le grondement contenu de l'orgue, étayées par des basses si creuses qu'elles semblaient comme descendues en elles-mêmes, comme souterraines, elles jaillissaient, scandant le verset De profundis clamavi ad te...
Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 5. [Avec ell. d'un déterminé] :
3. ... la sirène (...) crispant les nerfs, redescend au plus creux pour repartir sur son élan, pour atteindre de nouveau ces notes haut perchées, pire que tous les cris.
H. Bazin, L'Huile sur le feu,1954, p. 212. ♦ Emploi adv. Sonner creux. Sonner à la manière d'un objet, d'un espace creux (cf. infra II A 1, p. méton.). Les battements sonnant creux des marteaux sur les futailles vides (Goncourt, Ch. Demailly,1860, p. 291).Au fig. Manquer d'intérêt, de valeur : 4. C'est un grand malheur, quand on a de l'instruction, de l'imagination et du talent, de ne pas avoir le cœur plein. Car, sans cette dernière condition, si l'on se met à écrire, c'est la tête seule qui nous sert de guide, et ce que nous produisons sonne toujours creux, manque de solidité et ne dure pas.
Delécluze, Journal,1827, p. 371. 2. Dépourvu de son contenu habituel, attendu. a) [En parlant de choses] − Buisson* creux. − [En parlant de l'estomac, du ventre] Qui n'est pas rempli de nourriture. Avoir le ventre creux. Avoir faim : 5. ... il m'arriva bien des fois de rentrer chez moi sans avoir mangé, n'ayant pour me réconforter que l'espoir de trouver dans un placard un reste de pain et de fromage. (...) S'ils n'y étaient pas, je me couchais l'estomac creux...
Billy, Introïbo,1939, p. 66. − [En parlant d'une durée] Pendant laquelle il ne se passe pas ou peu d'événements importants, pendant laquelle il n'y a pas ou peu d'activité. Heures creuses des repas : 6. ... la duchesse de Langeais menait cette vie creuse, exclusivement remplie par le bal, par les visites faites pour le bal, par des triomphes sans objet, par des passions éphémères, nées et mortes pendant une soirée.
Balzac, La Duchesse de Langeais,1834, p. 234. 7. Comme le serpent de mer, Paris, port-de-mer, est encore un de ces sujets qui passent en première page, les jours creux, au mois d'août, quand les journaux n'ont rien à monter en vedette...
Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 303. b) [En parlant du siège de l'activité de l'esprit hum.] Dépourvu d'intelligence. Cerveau creux, cervelle creuse. − P. méton. (hypallage). ♦ [En parlant d'une pers.] Je ne suis pas encore assez creux pour me faire écouter sans rien dire. (Sand, Elle et lui,1859, p. 133): 8. ... la torpeur morale, les habitudes infantiles, les raisonnements primaires et les préoccupations mesquines, tout cela est en somme assez normal chez une femme sans tempérament, sans curiosité, creuse et dont les seuls scrupules de conscience sont exclusivement d'ordre hygiénique.
Cendrars, Les Confessions de Dan Yack,1929, p. 314. ♦ [En parlant d'une manifestation de l'activité de l'esprit hum.] Vain. Les châteaux en Espagne des songeries creuses (Goncourt, Journal,1894, p. 682).Beaucoup de verbiage, une rhétorique bien creuse et bien essoufflée (Bremond, Hist. sent. relig.,t. 3, 1921, p. 572). − Emploi adv. Songer creux. Songer à des choses vaines, chimériques (cf. songe* creux). Il y a longtemps que Poil de Carotte, rêveur, observe la plus haute feuille du grand peuplier. Il songe creux et attend qu'elle remue (Renard, Poil Carotte,1894, p. 269). c) [En parlant d'un ensemble de pers.] :
9. ... s'il se produisait un vide [dans l'alignement des Cahiers] Péguy ne disait pas : « Il y a un vide » il disait, comme au régiment : « Il y a une fille creuse »...
Tharaud, Notre cher Péguy,1926, p. 216. − Classes creuses. Classes d'âge dont les effectifs sont anormalement bas. Les classes creuses de l'après-guerre. 3. Viande creuse. Aliment qui n'est pas consistant, qui ne nourrit pas. La tripe est une viande creuse qui ne soutient pas (Vallès, Réfract.,1865, p. 43). − P. métaph. ou au fig. Mon éloquence et ma réputation sont comme une omelette soufflée; un ouvrier grossier trouve que c'est viande creuse (Stendhal, L. Leuwen,t. 3, 1836, p. 278): 10. ... le renoncement, c'est très beau; n'empêche que si l'humanité ne vivait que de cette viande creuse, elle serait encore dans les cavernes, elle n'aurait rien conquis...
Duhamel, Chronique des Pasquier,La Nuit de la Saint-Jean, 1935, p. 192. ♦ Loc. Se repaître de viandes creuses. Se repaître de chimères. B.− P. ext. [Creux qualifie la forme extérieure de l'obj.] 1. Concave. Assiette creuse. Sa joue était si creuse que l'on comptait ses dents (Gautier, Comédie mort,1838, p. 34).Stefany était grand et maigre; la poitrine creuse, les épaules pointues (Martin du G., Thib.,Été 1914, 1936, p. 392).Large jupe à plis creux (Beauvoir, Mém. j. fille rangée,1958, p. 152). − P. ext., vieilli ou littér. Profond. Tous deux entraient dans l'eau, qui n'était point creuse en cet endroit (Sand, Maîtres sonneurs,1853, p. 367). ♦ [Avec ell. d'un déterminé] La plupart des châteaux de la Vallée-Noire (...) sont situés dans le plus creux des vallons, au lieu d'être placés sur les hauteurs (Sand, Beaux MM. Bois-Doré,t. 2, 1858, p. 41).Au fig. Au plus creux de son sommeil (Bernanos, Crime,1935, p. 738).Il sourit à son fils, d'un sourire triste parti de l'intérieur, du plus creux de sa tendresse pour cette larve (H. Bazin, Huile sur feu,1954, p. 153). ♦ En partic. [En parlant d'une partie du corps hum.] Deux rides creuses et méchantes se tordaient sur son visage, de part et d'autre de sa bouche (Duhamel, Maîtres,1937, p. 232).Orbites creuses. Orbites qui sont ou qui semblent profondes, très concaves. Sa tête de mort [de Modigliani], ses beaux yeux fixes au fond de ses orbites creuses et bitumées (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 199). 2. P. méton. a) [En parlant d'une étendue] Qui présente des concavités. Des bocages creux (Châteaubriant, Lourdines,1911, p. 14). − En partic. Mer creuse. Mer agitée. [Les] jeux turbulents de la mer creuse (Claudel, Tête d'Or,1890, p. 149). b) Qui est situé dans une concavité. Au tournant creux du ruisseau (Gide, Nourr. terr.,1897, p. 205).Un chemin creux (...) bordé de ces arbres de coupe dont les puissantes racines ongulaires font corps avec le talus (Châteaubriant, Lourdines,1911p. 33). − Spéc. Yeux creux. Yeux qui sont ou qui semblent très enfoncés dans les orbites. Une famille dont les joues hâves et les yeux creux annoncent l'ardeur de la faim et de tous les besoins (Chateaubr., Génie,t. 2, 1803, p. 376). II.− Subst. masc. A.− [Le creux concerne l'intérieur d'un obj.] Ce qui n'est pas plein. 1. [Le mot est suivi d'un compl. du nom qui indique sa situation] Cavité. À l'équinoxe d'automne (...) la marmotte se cache et s'endort dans le creux des rochers (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 376).Les vieillards causaient au creux des portes (Gide, Nourr. terr.,1897, p. 236). ♦ Spéc. MAR. Creux d'un navire. ,,Hauteur prise à mi-longueur du navire, entre le pont supérieur et le fond de cale`` (Gruss 1952). − P. méton., emploi abs. ♦ Sonner le creux. Sonner à la manière d'un objet, d'un espace creux (cf. supra I A 1 p. méton.). En vain il sonda la muraille avec l'espoir de l'entendre sonner le creux (Verne, 500 millions,1879, p. 233).Au fig. Manquer d'intérêt, de valeur. L'absolu auquel je me sacrifiais me parut vide et absurde. Mon dieu philosophique sonna le creux (Estaunié, Empreinte,1896, p. 264). ♦ Fam. Voix basse et profonde, semblable au son rendu par un objet, un espace creux : 11. ... Goujet (...) avait ramené le silence et le respect avec les Adieux d'Abd-El-Kader, qu'il grondait de sa voix de basse. Celui-là possédait un creux solide, par exemple!...
Zola, L'Assommoir,1877, p. 587. 2. [Le mot est suivi ou non d'un compl. du nom] Manque d'une chose, d'un contenu habituel, attendu. Le navire se trouvait dans un creux de vent (Druon, Poisons couronne,1956, p. 30): 12. ... quand nous autres, gens du front, intoxiqués maintenant par la guerre, nous demeurons un certain temps dans une situation à peu près paisible, sans secousses violentes, nous nous sentons inquiets, inoccupés. Nous avons une impression de creux.
Romains, Les Hommes de bonne volonté,Verdun, 1938, p. 208. − En partic. ♦ Emploi abs. [Le mot peut être suivi d'un compl. circ. désignant l'estomac] Manque de nourriture dans l'estomac, le ventre; sensation de faim : 13. ... Loiseau annonça que décidément il se sentait un rude creux dans l'estomac. Tout le monde souffrait comme lui depuis longtemps, et le violent besoin de manger, augmentant toujours, avait tué les conversations.
Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Boule de suif, 1880, p. 124. ♦ [Le mot est suivi d'un compl. du nom ou d'un compl. circ.] Durée pendant laquelle il ne se passe pas ou peu d'événements importants, pendant laquelle il n'y a pas ou peu d'activité. Le creux de l'heure des repas; un creux dans la circulation. ♦ [Le mot est suivi d'un compl. du nom qui désigne une manifestation de l'activité de l'esprit hum.] Manque de valeur, d'intérêt; vanité. Vrai Diogène, il [M. Pinault] voyait le creux d'une foule de conventions qui étaient des articles de foi pour mon excellent directeur (Renan, Souv. enfance,1883, p. 243). B.− P. ext. [Le creux concerne la forme extérieure d'un obj.] 1. [Le mot est suivi d'un compl. du nom ou d'un adj. qui indique sa situation] Concavité. Creux poplité, creux de l'épaule. Antoine se glissa près d'elle, s'étendit sur la banquette et posa la nuque au creux de sa robe (Martin du G., Thib.,Belle sais., 1923, p. 1023).Je sentais, au creux des reins, le frisson de la peur (Sartre, Mots,1964, p. 160). ♦ Emploi abs. En creux. En formant une concavité. Anton. en relief.Ses yeux (...) s'arrêtèrent un moment sur la place du lit où se marquait encore en creux l'empreinte de ses bras et de son dos (Bernanos, Joie,1929, p. 687): 14. La gravure en creux, qui se fait ordinairement sur cuivre ou sur acier, consiste à laisser intactes les parties claires du dessin et à ne fouiller dans la plaque de métal que les contours et les parties ombrées.
Ch. Blanc, Grammaire des arts du dessin,1876, p. 617. − En partic. [Le mot est suivi d'un compl. du nom qui désigne une partie du corps hum.] ♦ Creux de l'estomac. Concavité extérieure située sous le sternum, au niveau de l'estomac. L'insupportable oppression qu'elle sentit au creux de l'estomac (Barrès, Appel soldat,1900, p. 173).Pan, pan, aussi sec, mon poing dans chaque œil, et toc, mon gauche dans le creux de l'estomac (Queneau, Pierrot,1942, p. 19). ♦ Creux de la main. Concavité formée par la paume de la main (à moitié) repliée. Boire dans le creux de sa main. Tenir au creux de la main. Être petit, sans importance : 15. ... je préfère mille fois la petite étude de M. Vibert que nous avons vue à l'exposition des aquarellistes. Ce n'est rien si vous voulez, cela tiendrait dans le creux de la main, mais il y a de l'esprit jusqu'au bout des ongles: ...
Proust, Le Côté de Guermantes 2,1921, p. 501. Être dans le creux de la main (de qqn). Être à la disposition, à la portée (de quelqu'un). Toute la science humaine est à toi. Toute la pensée humaine est là, dans le creux de ta main (Psichari, Voy. centur.,1914, p. 140).2. P. méton. a) [Le mot est suivi d'un compl. du nom] Partie la plus profonde d'une concavité. Une petite ville gracieusement logée au creux d'une vallée bocagère (Duhamel, Nuit St-Jean,1935, p. 131).Comment peut-on vivre dans la ville de sel, au creux de cette cuvette pleine de chaleur blanche (Camus, Exil et Roy.,1957, p. 1581). − P. métaph. ou au fig. Un oiseau au creux de l'orage (Bernanos, Joie,1929, p. 604).Au creux de la nuit tôt refermée (Gracq, Beau tén.,1945, p. 172): 16. la peste. − (...) Il me faut être le maître de tout ou je ne le suis de rien. Si tu m'échappes, la ville m'échappe. C'est la règle. Une vieille règle dont je ne sais d'où elle vient.
diego. − Je le sais, moi! elle vient du creux des âges, elle est plus grande que toi, plus haute que tes gibets, c'est la règle de nature.
Camus, L'État de siège,1948, p. 289. ♦ En partic. Creux de la vague. La plus profonde incertitude, dépression. Être au creux de la vague. Nous sommes tous nés dans un creux de vague : qui sait l'horizon vrai? qui sait la terre? (Sainte-Beuve, Volupté,t. 2, 1834, p. 281).Il a la sensation de descendre au creux de la vague (Bernanos, MmeDargent,1922, p. 11). b) MAR. [Le mot est suivi ou non d'un compl. du nom] Creux (de la mer). ,,Profondeur entre deux lames, mesurée de la crête à la base`` (Gruss 1952). ,,Une mer d'un mètre de creux`` (Gruss 1952). c) Emploi abs., POT. − Ensemble des objets creux. Anton. platerie : 17. Le coulage (...) n'était employé d'abord que pour ce qu'on appelle le creux, c'est-à-dire les tasses, pots à sucre, etc.
A. Brongniart, Traité des arts céramiques,1844, p. 150. − Moule creux. Mes précieux moules (ou creux) en soufre de couleur d'ardoise (Stendhal, H. Brulard,t. 1, 1836, p. 227).Le moulage à creux perdu (A. Brongniart, Traité des arts céramiques,1844p. 127). Rem. On rencontre ds la docum. l'adv. creusement. D'une manière creuse (supra I A 2 b). Je m'en irais aux glaciers du Rhône; je parlerais la langue de Schiller à ma maîtresse, et je rêverais creusement la liberté germanique (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 116). Prononc. et Orth. : [kʀø], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. I. Adj. 1. ca 1180 cruose « qui est vide, creusé à l'intérieur » (Marie de France, Lais, éd. J. Rychner, Bisclavret, 93); p. ext. a) 1474 « qui a été vidé de sa substance » ici « qui ne possède rien » (G. Chastellain ds Heilemann Chastellain, p. 223); 1611 viande creuse « peu substantielle » (Cotgr.); 1669 drap creux « imparfait dans son tissage » (Règlement sur les manufactures, art. 41 ds Littré); b) xves. adv. songer creux (J. Coquillart, éd. M. J. Freeman, Blason des armes et des dames, 315); 1611 teste creuse (Cotgr.); c) 1669 « vide » (Pascal, Pensées, IV, 1 d'apr. DG : Que le cœur de l'homme est creux); 2. 1174-77 « qui présente une concavité » (Renart, éd. M. Roques, VII a, 5925 : jusqu'a l'entree d'un val crues); p. ext. 1269-78 « creusé par la maigreur » (J. de Meun, Rose, éd. Lecoy, 10136), exemple isolé; av. 1613 (Regnier, Epit. 3 ds DG : En mon lit malade, les yeux creux). II. Subst. 1. ca 1121 « cavité creusée, plus ou moins profonde » (Benoit, Voyage de St Brendan, éd. E. G. Waters, 637); fig. a) 1690 mus. (Fur. : avoir un beau creux de voix); b) av. 1697 au fig. « vide » (Bossuet, Lettre à M. Santeul ds DG : Je trouve un grand creux dans ces fictions de l'esprit humain); 2. 1549 le creux de l'œil (Est.); 1559 le creux de la main (Amyot, Crassus, 35 ds Littré); 1611 le creux de l'estomac (Cotgr.); 1690 mar. (Fur.). L'aire du mot en gallo-roman dans les parlers de l'Italie septentrionale et en rhétorom. rend vraisemblable l'orig. celtique d'un lat. *crosus. Fréq. abs. littér. : 3 023. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 890, b) 4 167; xxes. : a) 4 990, b) 5 156. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 76, 188, 283. − Grundt (L. O.). Ét. sur l'adj. invarié en fr. Bergen, 1972, p. 335; pp. 342-344. − Quem. Fichier (s.v. creusement). − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 61, 72, 81. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 102. |