| * Dans l'article "CRÊPE2,, subst. fém." CRÊPE2, subst. fém. A.− ART CULIN. Mince couche de pâte de forme ronde, cuite à la poêle ou sur une plaque de fonte, que l'on consomme nature ou fourrée d'une garniture sucrée ou salée. Crêpe bretonne, flambée; faire des crêpes, faire sauter les crêpes; crêpes de la chandeleur. Des crêpes de sarrazin, des omelettes au lard et au sucre (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 188).Vraiment cette crêpe au rhum ne vous dit rien? (Montherl., Lépreuses,1939, p. 1409): On entend surtout sauter les crêpes, l'entremets traditionnel. Des crêpes rondes et lourdes comme des disques, parfumées à la fleur d'oranger. On les arrose de café corsé « d'un doigt » d'armagnac.
Pesquidoux, Le Livre de raison,1925, p. 11. − Pâte à crêpe. Préparation salée ou sucrée, et éventuellement parfumée, composée d'œufs battus avec du lait et de la farine de blé ou de sarrasin. La pâte à crêpe recouverte d'un linge blanc se gonflait de bulles (Guèvremont, Survenant,1945, p. 156). B.− Loc. verbales, fig., fam. [P. réf. à la méthode de cuisson des crêpes] 1. [Le suj. désigne une pers.] Sauter, se retourner comme/ainsi qu'une crêpe. Si tu bondissais à pieds joints sur son ventre tu sauterais en l'air comme une crêpe (Claudel, Endormie,1883, p. 16).Il s'était retourné sur lui-même, comme en la poêle une crêpe rissolée d'un côté (Courteline, Train 8 h 47,1888, 1repart., p. 65). 2. [Le compl. désigne une ou plusieurs pers.] a) Retourner qqn comme une crêpe. Faire changer quelqu'un d'opinion, d'attitude avec autant de facilité et de rapidité que l'on retourne une crêpe. Napoléon a retourné le monde comme une crêpe (Bloch, Dest. du S.,1931, p. 250). b) Laisser tomber qqn comme une crêpe. Abandonner quelqu'un avec autant de facilité et de rapidité que l'on laisse retomber la crêpe dans la poêle après l'avoir fait sauter. Il [Soucaille] me donne une patte molle, et tout de suite me laisse tomber comme une crêpe pour saisir Belligat au passage (Genevoix, Assassin,1948, p. 112). C.− P. anal. ou ext., arg. 1. Casquette. 2. Individu incapable, bon à rien, personne dont on fait peu de cas. Rem. Sens 1 attesté ds Lacassagne, Arg. du « milieu », 1928, p. 63 et Carabelli, [Lang. de la pègre]; sens 2 ibid. et Lar. encyclop. Prononc. et Orth. : [kʀ
εp]. Cf. crêpe1. Admis ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. Ca 1285 crispe (G. de Bibbesworth, Traité sur la lang. fr., éd. A. Owen, 1125); 1380 crepe (Trinité, A. Vienne ds Gdf. Compl.). Substantivation de la forme fém. de l'adj. a. fr. cresp, crespe « frisé, ondulé » (v. crêpe1« étoffe ») p. allus. à l'aspect que prend la crêpe quand on la fait cuire. STAT. − Crêpe1 et 2. Fréq. abs. littér. : 418. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 423, b) 817; xxes. : a) 621, b) 604. DÉR. Crêperie, subst. fém.[Principalement en Bretagne] . Établissement où l'on prépare et vend des crêpes à consommer sur place. Il entre dans une crêperie pour manger des crêpes (Prévert, Paroles,1946, p. 79).− [kʀ
εpʀi] ou [kʀe-] par harmonisation vocalique. Seule transcr. ds Lar. Lang. fr. qui transcrit [ε] ouvert. Cf. crêpe1. − 1reattest. 1929 (Lar. 20e); de crêpe, suff. -erie*. − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 78. |