| CRÉPIN, SAINT-CRÉPIN, subst. masc. A.− Saint-crépin ou crépins. Outils et fournitures (à l'exception du cuir) du cordonnier. Magasin de cuirs et crépins. Rem. 1. Attesté ds Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. Lang. fr., Littré, Guérin 1892, Ac. 1932, Quillet 1965. 2. Certains dict. omettent la précision : à l'exception du cuir; chez certains auteurs, crépin semble prendre le sens de « cuir ». Le lit de la grand'mère. Quatre gros glands de vieux crépin En faisaient la coquetterie (Hugo, Châtim., 1853, p. 422). Vous trouverez tout ce qu'il vous faudra chez les marchands de crépin et (...) nous vous conseillons d'acheter des peaux tout entières qui vous permettront, dans un morceau de cuir, de trouver des épaisseurs différentes (Closset, Trav. artist. cuir, 1930, p. 8). 3. Lar. 19erattache à crépin l'emploi de crépine avec le sens de « bourse de cuir », attesté également ds Nouv. Lar. ill., Guérin 1892 et les dict. techn. 4. Lar. 19e, Littré, Guérin 1892 et France 1907 attestent l'emploi par extension de la loc. prison de saint-crépin au sens de « chaussure étroite »; France 1907 et Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896 attestent également la loc. prendre la voiture de Saint-Crépin au sens de « aller à pied, marcher ». B.− P. méton. 1. Vx. Saint crépin. Sac contenant les fournitures et les outils du cordonnier ambulant. Rem. Attesté ds Ac. 1798-1932, Besch 1845, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., Littré, Guérin 1892. − Loc. Perdre, porter tout son/leur saint crépin. Lorsque les ouvriers cordonniers vont de ville en ville pour travailler (...) ils portent tous les instruments nécessaires à leur métier; ils appellent cela porter tout leur Saint-Crépin (FLEURY DE BELLINGEN, Étymologie des Proverbes français) (Rigaud, Dict. de l'arg. mod.,1881, p. 340). Rem. 1. Attesté également ds Ac. 1798-1932, Besch. 1845, Lar. 19e-Nouv. Lar. ill., Littré, Guérin 1892. 2. Delvau 1967, p. 437, France 1907 et Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.] attestent l'emploi pop. de saint-crépin au sens de « économies »; auquel on peut sans doute rattacher la loc. avoir saint-crépin signifiant « avoir argent comptant » (attesté ds Besch. 1845, Lar. 19e-Nouv. Lar. ill., Guérin 1892). 3. Besch. 1845, Lar. 19e-Nouv. Lar. ill., Guérin 1892 attestent la loc. offre de saint-crépin au sens de « offre qui ne se réalise point ». 2. Fam. Crépin a) Cordonnier. Rem. Attesté ds Guérin 1892, Larch. 1880, France 1907, Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.]. b) Commerçant en cuirs et crépins. Rem. Attesté ds Lar. encyclop., Lar. Lang. fr. Prononc. et Orth. : [kʀepε
̃]. Ds Ac. 1718 s.v. crespin; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1640 Le Saint Crespin « les outils d'un compagnon cordonnier » (Oudin, Curiositez, p. 494); 1723 crépins (J. Savary des Bruslons, Dict. universel de comm., Paris). Dér. du nom de saint Crépin (lat. Crispinus) martyr du iiies. apr. J.-C. et patron des cordonniers. |