| COUTRE1, subst. masc. A.− AGRIC. Forte lame d'acier placée verticalement en avant du soc d'une charrue pour fendre la terre : Des pluies battantes, après de grands soleils, avaient durci l'argile du sol, si profondément, que le soc et le coutre détachaient avec peine la bande qu'ils tranchaient, dans ce labour à plein fer.
Zola, La Terre,1887, p. 435. ♦ Coutre circulaire. Le coutre circulaire est composé d'un disque circulaire plan dont le pourtour est tranchant (Ballu, Machines agric.,1933). Rem. L'opération effectuée à l'aide d'un coutre s'appelle le coutrage (cf. Passelègue, Machines agric., 1930, p. 157). B.− MENUIS. Hache à bois destinée à tailler des lattes, des échalas ou à fendre le bois de chauffage. Merrain. Bois refendu au coutre (Nosban, Manuel menuisier,t. 2, 1857, p. 267).Le fendage des billes [de bois pour échalas] se fait sur un chevalet à l'aide d'un coutre que l'on enfonce au moyen d'un maillet (Brunet, Matér. vitic.,1909, p. 90). Prononc. et Orth. : [kutʀ
̥]. Ds Ac. 1694-1835 et 1932. Étymol. et Hist. Ca 1150 cultre (Pélerinage de Charlemagne, éd. P. Aebischer, 285); ca 1220 coutre (G. de Coincy, éd. Koenig, I Mir. 44, 504). Du lat. class. culter, −tri de même sens. Fréq. abs. littér. : 20. DÉR. Coutrière, subst. fém. agric.Pièce qui fixe le coutre à l'age de la charrue (cf. Ballu, Machines agric., 1933). Le coutre [dans la charrue] est fixé solidement à l'age au moyen d'une coutrière (Passelègue, Machines agric.,1930, p. 24).− 1reattest. 1900 (Nouv. Lar. ill.); de coutre1, suff. -ière*. BBG. − Goug. Mots t. 3 1975, p. 198, 219. − Kratz (B.). Zur Bezeichnung von Pflugmesser und Messerpflug in Germania und Romania. Beiträge zur deutschen Philol. 1966, t. 34, pp. 27-28; p. 49. |