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COULER2, verbe.
[En réf. avec une masse d'eau considérée comme porteuse]
A.− Emploi intrans. [Le suj. désigne une embarcation qui ne se maintient plus à la surface de l'eau] S'engloutir, aller au fond de. Le navire coule.
Couler à pic. Tomber au fond de l'eau; et en parlant d'une personne, se noyer. Je me débattais entre mille rêves fabuleux, comme un noyé qui coule à pic (Duhamel, Confess. min.,1920, p. 85).
P. métaph. [En parlant d'un tout organisé : civilisation, entreprise, etc.] Sombrer, péricliter jusqu'à la ruine, jusqu'à l'effondrement :
1. Dans une brève lucidité, elle vit l'Universelle suer l'argent de toutes parts, un lac, un océan d'argent, au milieu duquel, avec un craquement effroyable, tout d'un coup, la maison coulait à pic. Ah! l'argent, l'horrible argent, qui salit et dévore! Zola, L'Argent,1891, p. 237.
[En parlant d'une pers.] Fam. Se ruiner (en affaires) (cf. coulé, part., II B 2). Pop. Mourir.
B.− Emploi (factitif) trans. [Le compl. d'obj. dir. désigne une embarcation, bateau, navire, etc.] Envoyer au fond de l'eau. Couler bas. Provoquer un naufrage :
2. ... les deux bateaux rivaux (...) luttent de vitesse; il y en a un qui est parvenu à couler bas son adversaire tout récemment. Nerval, Voyage en Orient,t. 1, 1851, p. 4.
Au fig. Ruiner quelqu'un ou quelque chose. Couler qqn, couler une entreprise. Nous pouvons avec cette folie couler en un soir une réputation de quinze ans (Anouilh, Répét.,1950, I, p. 27).
Prononc. et Orth. : [kule], (je) coule [kul]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié xiies. trans. « filtrer, épurer (ici de l'argent) » (Psautier Cambridge, 11, 6 ds T.-L.); 1511 couller buee (Exéc. test. de Katherine Mesquin, A. Tournai ds Gdf. Compl.); 2. 1131 intrans. « se déplacer, se mouvoir naturellement (d'un liquide) » (Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 771); 1176 trans. « faire glisser, verser dans (ici du plomb fondu) » (Chr. de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 5922); 1680 couler le cuivre, couler l'étain (Rich.); d'où 1754 un coulé (Encyclop. t. 4 : Il se dit de tout ouvrage jetté en moule); une coulée « endroit par où s'échappe la fonte » (ibid.); 1829 « masse de matière en fusion » (Balzac, Corresp., p. 380 : ... comme si on dérangeait le fondeur de cloches au moment de la coulée); 3. 1154-73 pronom. « se glisser dans » (B. de Ste-Maure, Troie, 21358 ds T.-L.); 1176 trans. « faire glisser, faire pénétrer (ici une épée dans un corps) » (Chr. de Troyes, op. cit., 3697); 1177-80 intrans. « glisser (ici en parlant d'une porte qui coulisse) » porte colant (Chr. de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 3633); 1690 nœud coulant (Fur.); 4. 1572 coulé à bas (d'un navire) (Amyot, De la tranq. d'âme, 9 ds Littré); 1616-20 armée coulée à fonds (D'Aub., Hist. II, 209, ibid.); 1738 fig. couler qqn à fond (Piron, Métrom., IV, 1, ibid.); 5. 1440-75 intrans. « s'écouler (du temps) » (G. Chastellain, Chron., éd. K. de Lettenhove, t. 3, p. 81 : le temps couloit ... avant); 1464-98 trans. « laisser passer du temps » couler quinze ou vingt jours (Commynes, I, 231 ds IGLF); 6. 1440-75 intrans. « laisser échapper un liquide » (G. Chastellain, op. cit., t. 3, p. 444 : une jambe qui toudis couloit et rendoit matères incessamment); 7. 1611 intrans. « avorter sous l'effet de la pluie (en parlant d'une fleur, d'un fruit) » (Cotgr.). Du lat. colare « passer, filtrer, épurer ».
STAT. − Couler1 et 2. Fréq. abs. littér. : 5 447. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 7 450, b) 8 065; xxes. : a) 9 244, b) 6 926.
BBG. − Gohin 1903, p. 371, 373. − Gottsch. Redens. 1930, p. 15, 249, 263. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, pp. 335-336, 383. − Rog. 1965, p. 63, 98.