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* Dans l'article "CORPORATION,, subst. fém."
CORPORATION, subst. fém.
A.− ANTIQ. ROMAINE, Moy. Âge. Association de personnes exerçant le même métier, ou une branche de ce métier dotée de statuts définis, d'une hiérarchie, d'une police, de rites, de dévotions propres, avec en outre un ensemble de monopoles et de privilèges. Corporations d'artisans, d'artistes, de marchands; membre d'une corporation; entrer, être admis dans une corporation. Les corporations qui maintenaient, au moins dans l'artisanat, l'union de la technique impersonnelle et du lyrisme individuel (Faure, Esprit formes,1927, p. 154):
1. Comme corollaire de ce caractère religieux, le collège d'artisans était, en même temps, un collège funéraire, unis, comme les gentiles, dans un même culte pendant leur vie, les membres de la corporation voulaient, comme eux aussi, dormir ensemble leur dernier sommeil. Durkheim, De la Division du travail soc.,1893, p. XIII.
B.− Usuel. Ensemble des personnes, éventuellement liées par une association, qui exercent la même profession. Corporation de la boucherie, des ouvriers du Livre; corporation des avocats, des médecins :
2. [Selon M. François Perroux] La communauté de travail ou la corporation comprendrait plusieurs degrés : à l'échelon inférieur, des corporations primaires comme la boucherie, la boulangerie, l'épicerie; un peu plus haut, la fusion des corporations primaires en des corporations plus vastes comme l'alimentation, la métallurgie ou les textiles; au sommet enfin la confédération de toutes les corporations. Wilbois, Comment fonctionne une entr.,1941, p. 56.
Expr. fam. Il n'est pas de la corporation. Il n'appartient pas au personnel du métier.
Rem. Corporation est quelquefois employé (sur le modèle américain de corporation) comme synon. de compagnie, firme, société.
Spéc. (en Angleterre). Corps politique ou communauté civile (municipale p. ex.) à qui une charte ou patente royale donne le droit de posséder un sceau et de jouir sur son territoire des mêmes droits qu'un particulier.
P. métaph. [Le compl. de nom désigne des animaux, notamment des insectes, dont l'activité a un caractère communautaire très développé] La corporation des abeilles, des fourmis. Les deux corporations, celle des pourvoyeuses et guerrières, celle des nourrices et gouvernantes (Michelet, Insecte,1857, p. 270).
C.− P. anal. Ensemble de personnes ayant une activité ou des intérêts communs permanents ou temporaires. Ces femmes (courtisanes), organisées en corporation (Nerval, Voy. Orient,t. 1, 1851, p. 245).
P. iron. Ensemble de personnes que réunit momentanément un même genre de vie. Il est naturel de croire très distinctes les deux espèces de jeunes gens qui mènent une vie élégante; aimable corporation à laquelle appartenait Henry de Marsay (Balzac, Fille yeux d'or,1835, p. 346).
Prononc. et Orth. : [kɔ ʀpɔ ʀasjɔ ̃]. Ds Ac. depuis 1798. Étymol. et Hist. [1530 sans indication de sens (Palsgr., p. 209 a)] 1. 1672 « association d'artisans groupés en vue de réglementer leur profession et de défendre leurs intérêts » (Festeau ds Bonn.); 2. av. 1740 « communauté d'habitants (en Angleterre) » (Le Pour et contre ds Trév. 1743). Prob. empr. à l'angl. corporation, attesté au sens 1 dep. 1530 ds NED, au sens 2 dep. 1734 (ibid.); le mot angl. est lui-même empr. au lat. médiév. corporatio (corporatio civitatis en 1442 dans le domaine angl. [Latham]). Fréq. abs. littér. : 422. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 622, b) 412; xxes. : a) 982, b) 450.
DÉR. 1.
Corporatisme, subst. masc.,écon. pol. Organisation économique et sociale de type corporatif; la doctrine qui préconise cette organisation. Un corporatisme intelligent et souple doit permettre aux maisons de toutes tailles et de tout chiffre d'affaires de trouver leur place dans une organisation d'ensemble... (L'Œuvre,25 févr. 1941). [kɔ ʀpɔ ʀatism̥]. 1reattest. 1911 (Jaurès, Armée nouv., p. 373); dér. du rad. de corporation, suff. -isme*.
2.
Corporatiste, adj. et subst.a) Adj. [En parlant d'une organisation sociale, d'un régime, d'une doctrine économique] Qui est conforme au modèle proposé par le corporatisme. Un système corporatiste, une doctrine, une expérience corporatiste. L'économie totalement dirigée dans les états corporatistes italien et allemand (Lesourd, Gérard, Hist. écon., XIXeet XXe,t. 2, 1966, p. 430).Un « ordre » de type corporatiste (Traité sociol.,1967, p. 498).b) Adj. et subst. [En parlant d'une pers.] Qui adhère à la doctrine corporatiste. Pour d'autres, ces manifestants [paysans] dont des corporatistes soucieux des seuls intérêts de leur profession (Debatisse, Révol. silencieuse,1963, p. 212). [kɔ ʀpɔ ʀatist]. 1resattest. a) Adj. 1956 (Maritain, Human. intégr., p. 206); b) Subst. av. 1952 (Ch. Maurras ds Lar. encyclop); dér. du rad. de corporation, suff. -iste*. Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. − Barb. Loan-words 1921, p. 139. − Bonn. 1920, p. 38, 178. − Boulan 1934, p. 105. − Dub. Dér. 1962, p. 35 (s.v. corporatisme). − Gohin 1903, p. 328.