| CORPORÉITÉ, CORPORALITÉ, subst. fém. PHILOS. Caractère de ce qui est corporel*, de ce qui a un corps humain, de ce qui est un corps matériel. Il contemple son fils, cette figure souffreteuse, ravagée : cette noueuse corporalité, cette anémie (Varende, Centaure de Dieu,1938, p. 243).Elle [la conscience] vise la chaise dans son individualité concrète, dans sa corporéité (Sartre, Imaginaire,1940, p. 17):Le corps d'autrui ne doit pas être confondu avec son objectivité. L'objectivité d'autrui est sa transcendance comme transcendée. Le corps est la facticité de cette transcendance. Mais corporéité et objectivité d'autrui sont rigoureusement inséparables.
Sartre, L'Être et le néant,1943, p. 418. Rem. ,,Le mot corporalité (...), à la différence de corporéité (...), insiste sur le caractère propre de la constitution corporelle de l'homme; la notion de corporalité, à la différence de celle de corps, veut expressément nous faire dépasser la discussion classique de la notion, inséparable de la problématique, du rapport du corps et de l'âme, et mettre en valeur le caractère du corps comme le tout de l'homme et comme informant justement la subjectivité humaine ainsi que ses comportements`` (Fries t. 1 1965). − Spéc., PHYSIOL. ,,Caractère de la perception visuelle qui permet l'impression de volume. Synon. massivité`` (Méd. Biol. t. 1 1970). Prononc. Dernière transcr. ds DG : kòr-pò-ré-i-té; kòr-pò-rà-li-té. Étymol. et Hist. I. 1482 [1reéd.] corporéité (Jean Corbichon, Liv. du propriet. des choses, VIII, 40 ds Gdf. Compl.). II. 1495 [1reéd.] corporalité (Jean de Vignay, Miroir historial ds DG). I empr. au lat. médiév. corporeitas « id. » (1250 ds Latham), lui-même dér. du lat. class. corporeus « qui appartient au corps » et « qui a un corps »; II empr. au lat. chrét. corporalitas, attesté à partir du iiies. « nature corporelle, matérialité ». Fréq. abs. littér. Corporéité : 13. Corporalité : 2. Bbg. Gohin 1903, p. 271. |