| CORONER, subst. masc. JUST. Officier de police judiciaire qui, dans les pays anglo-saxons (Grande-Bretagne, États-Unis), est chargé au nom de la Couronne*, de prendre des informations, avec l'assistance d'un jury, sur les causes de toute espèce de mort violente, non naturelle ou mystérieuse, sur les découvertes de trésors et les débris de naufrages. D'après l'enquête du coroner, il résulte que ce crime doit être attribué à la bande de convicts échappés depuis six mois du pénitentiaire de Perth (Verne, Enf. cap. Grant,t. 2, 1868, p. 165):... l'instrument fatal avec lequel l'infortuné ministre s'est coupé la veine jugulaire est un canif (...). Le rapport du coroner, que vous lirez dans les journaux, vous instruira de tout. Cette enquête, faite sur le cadavre du premier ministre de la Grande-Bretagne, comme sur le corps d'un meurtrier, ajoute encore quelque chose de plus affreux à cet événement.
Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 3, 1848, p. 122. − P. compar. (et p. réf. à la minutie des enquêtes d'un coroner). Glenarvan procéda (...) à l'examen de la bouteille; (...); on eût dit un coroner relevant les particularités d'une affaire grave (Verne, Enf. cap. Grant,t. 1, 1868, p. 9). Prononc. et Orth. : [kɔ
ʀ
ɔnœ:ʀ]. Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844, Besch. 1845, Fél. 1851, Littré et DG transcrivent la finale [-ε:ʀ]. Le mot est admis ds Ac. 1835 et 1878. Étymol. et Hist. 1624 coroner (Camden, Annales de choses qui se sont passées en Angleterre et Irlande, p. 390 ds Mack. t. 1, p. 70). Angl. coroner attesté dep. 1325 ds NED (corowner), adaptation de l'agn. coro(u)ner, 1275 ds NED, dér. en -arius (-ier*; v. Pope, § 1155 ainsi que 512) de corone, v. couronne (cet officier étant dès 1194 le custos placitorum coronae, NED); cf. lat. médiév. coronarius 1204, ibid. Fréq. abs. littér. : 5. Bbg. Barb. Loan-words 1921, p. 139. − Behrens Engl. 1927, p. 55. − Bonn. 1920, p. 38. − Boulan 1934, p. 104. − Gohin 1903, p. 328. |