| CORNE, subst. fém. I.− Au sing. et/ou au plur. A.− [Attribut de la tête d'êtres vivants] 1. [Concerne des animaux] a) Excroissance dure, pointue et conique, plus ou moins longue et recourbée, qui pousse sur la tête de certains mammifères ruminants (le plus souvent, formation épidermique entourant une protubérance osseuse, le cornillon). Cornes de bélier, de vache, de taureau; un coup de corne; cornes luisantes; cornes dressées comme des baïonnettes; secouer ses cornes; scier les cornes d'un taureau; attacher un bœuf par les cornes. Ses nattes roulées sur les oreilles comme des cornes de mérinos australiens (Morand, Eur. gal.,1925, p. 53): 1. Le fameux Pepillo, très célèbre matador, fut tué à Madrid par un taureau; il fut pris dans le côté par la corne, ...
Delacroix, Journal,1832, p. 157. ♦ Bêtes à cornes. Bœufs, vaches et chèvres par opposition aux bêtes à laine (moutons, brebis). Arg. Fourchette. − En corne. En forme de corne d'animal : 2. C'était la Jungfrau sortant des nuages sa cime en corne, d'un blanc pur de neige amoncelée.
A. Daudet, Tartarin sur les Alpes,1885, p. 142. ♦ Loc. Avoir le petit doigt en corne. En l'air et replié. − Loc. fig. Prendre le taureau par les cornes. Agir en s'attaquant de front à ce que l'on a à faire, à des difficultés que l'on doit surmonter, etc. Attaquer l'ennemi là où il serait le plus dur, (...) prendre le taureau par les cornes (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 257). ♦ Vx. Pouvoir baiser une chèvre entre les deux cornes. Se dit d'une personne très maigre. Montrer le bout de sa corne. Se laisser entrevoir. Synon. montrer le bout du nez.Montrer les cornes. Montrer qu'on a l'intention d'attaquer ou de se défendre. Synon. montrer les dents.Rentrer ses cornes. Prendre une position de repli, renoncer à un combat. Armand Dubarnet rentra ses cornes et revint à son roquefort (Mauriac, Galigaï,1952, p. 60).Prendre qqn sur ses cornes. Le prendre en grippe. b) P. anal. Excroissances caduques qui poussent sur la tête des cervidés (cerf, chevreuil, daim, renne, etc.) et sont des formations dermiques; l'extrémité de ces excroissances. Cornes d'antilope. La Nymphe qui chassait le Cerf aux belles cornes (Régnier, Jeux rust.,1897, p. 102): 3. Mais le petit renne est bien joli, avec ses cornes en jeune velours et ses longs cils de vierge.
Colette, En pays connu,1949, p. 176. Rem. On parle plus exactement dans ce cas de bois; cf. aussi andouiller et ramure. − BOT., pop. Corne de cerf. Plante à feuilles très découpées qui ,,représentent des petites cornes de cerf`` (Roll. Flore t. 2 1967, p. 126). − Corne du rhinocéros. Excroissance qui pousse à l'extrémité de son nez. Dans la corne du nez du rhinocéros, (...) qui avait usé la sienne jusqu'à la racine (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 245). − Éléments saillants sur la tête de divers animaux autres que les mammifères (reptiles, insectes, mollusques, etc.). Les cornes d'une sauterelle, vipère à cornes. Le gros scarabée noir dont la tête est armée d'une corne (Green, Journal,1935, p. 29).Les cornes d'un escargot, d'une limace. Pédoncules rétractiles qui portent les organes de la vision : 4. À l'enterrement d'une feuille morte
Deux escargots s'en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Prévert, Paroles,1946, p. 89. 2. [Concerne des êtres mythologiques] a) Appendice unique, planté au milieu du front, avec lequel on représentait l'animal imaginaire et symbolique de pureté, appelé licorne ou unicorne; défense du narval, que l'on identifiait à cette corne. b) Excroissance en forme de corne d'animal, que l'on attribue à des divinités, à des êtres chimériques. Les cornes du diable; les cornes des satyres, des chèvre-pieds. Quand on parle d'enfer, Satan montre sa corne (Hugo, Han d'Isl.,1823, p. 298).Un « troll » immense (...) muni de cornes et d'une longue queue comme le diable (Green, Journal,1938, p. 139). ♦ Les cornes de Moïse. Représentation des rayons qui, selon la tradition biblique, encadraient sa tête lorsqu'il redescendit du Sinaï. ♦ [Jurons] Par la double corne de Mahom [Mahomet assimilé au diable]! Par la corne de Belzébuth! Corne du diable! Cornedieu! 3. [Concerne des êtres humains] a) Protubérance analogue au cornillon des animaux, située sur le front. Des cornes luisantes bossellent son front dénudé (Gautier, Rom. momie,1858, p. 320).Entre autres Anglais extraordinaires, il y a le duc de Buceleugh qui a une corne au milieu du front (Mérimée, Lettres à une inconnue,1870, p. 325). b) Attribut symbolique ayant la forme d'une corne d'animal et exprimant la dérision, la honte. − Faire les cornes à qqn. Lui faire un geste de dérision, de moquerie, qui consiste à dresser les deux index au-dessus de la tête pour figurer une paire de cornes. Oh! le méchant! faisons-lui les cornes (Renard, Journal,1889, p. 36): 5. Cham, de la main droite, dont un doigt est replié, fait les cornes au dormeur, geste de mépris fort usité encore en Italie.
Mérimée, Étude sur les arts au Moyen Âge,1870, p. 202. ♦ Au fig. Se moquer de quelqu'un. J'ai planté vingt-trois cèdres de Salomon (...) ils font les cornes à leur maître de peu de durée (Chateaubriand, Mémoires,t. 3, 1848, p. 3).Ouh, les cornes! Interjection de moquerie, de provocation. − Avoir, porter des cornes (le plus souvent en parlant d'un homme). Être cocu, trompé (cf. cornard A). Son homme est mort, le printemps passé, et voilà dix ans qu'elle lui faisait porter des cornes (Sartre, Mouches,1943, II, tabl. 1, 1, p. 42).Planter des cornes à son mari. Le tromper. Madame va rejoindre ses parents (...) par la même occasion elle plantera une corne ou deux à son imbécile de mari (Sand, Corresp.,t. 1, 1812-76, p. 292). B.− [P. anal. avec la forme des cornes] Parties, éléments doubles et/ou protubérants, saillants. 1. [P. réf. au fait que les cornes vont par paire] Chacune des deux extrémités plus ou moins pointues d'un objet. Les cornes d'un compas; moustaches cirées en cornes; les cornes d'un croissant. Les deux cornes du magnifique croissant que la ville de Bordeaux forme sur la Garonne (Stendhal, Mém. d'un touriste,t. 3, 1838, p. 52). ♦ Littér. L'astre aux cornes d'argent. La lune. En ce moment où la lune montre là-bas un bout de corne (Vallès, J. Vingtras,Enf., 1879, p. 114). − P. métaph. Élément protubérant simple ou double évoquant la forme d'une corne. La flamme de la lampe gicla en deux fines cornes bleues (Giono, Eau vive,1943, p. 337).La corne d'une montagne bleue entame le soleil déclinant (Colette, Pays. et portr.,1954, p. 129). 2. HABILL., TISSUS a) Partie saillante, protubérance (d'une coiffure) qui se dresse sur la tête comme une corne. Chapeau à trois cornes; les cornes d'un bicorne, d'un tricorne; hennin à deux cornes. Casque à cornes (parfois constituées par de véritables cornes d'animaux, symbole de force, de pouvoir) : 6. ... les cornes d'orfèvrerie (tantours), hautes de plus d'un pied, que les femmes druses et maronites portent sur la tête...
Nerval, Voyage en Orient,t. 2, 1851, p. 79. b) Pointe(s) d'une étoffe que l'on noue sur la tête en guise de coiffure. Les cornes d'un foulard, d'une marmotte. Le mouchoir de tête se voyait posé de travers avec des cornes caricaturales (E. de Goncourt, Élisa,1877, p. 255). ♦ Faire des cornes à un mouchoir, à un foulard, etc. En nouer les quatre coins pour qu'il tienne sur la tête. c) [En parlant d'objets en tissu] Une corne de coussin, les cornes d'un édredon. La couche était défaite, (...) les oreillers aplatis, les cornes en avant (Huysmans, Marthe,1876, p. 84).Elle s'essuie la main à la corne de son tablier (Genevoix, Laframboise, 1942, p. 83). − Spéc. La corne d'une serviette, d'un torchon. Son coin, mouillé et tordu sur lui-même. Tandis que les cornes des serviettes, trempées dans un peu d'eau froide, frottent légèrement les pommettes frileuses (Renard, Poil Carotte,1894, p. 137).Faire une corne à son mouchoir. En nouer un coin pour se rappeler quelque chose. Synon. nœud. − Loc. vieillie. Étoffe coupée de corne en coin. En diagonale. P. anal. Bâtiment de corne en coin. Mal orienté. 3. [En parlant d'un terrain] a) La corne d'un bois, d'une pièce de terre. Un des angles (plus ou moins réguliers) qui le délimitent; p. méton., partie de terre située à l'intérieur de cet angle. La corne d'un boqueteau, d'une pinède. Il y avait dans cette corne de forêt du vent, de la vie et de l'énergie (Giono, Eau vive,1943, p. 70).Bref, voilà le serviteur qui installe le pliant, au bout d'un champ de blé, à la corne d'un taillis, et voilà l'empereur qui s'assied (Zola, Débâcle,1892, p. 185): 7. Chaque langue a ses métaphores particulières (...) Qu'est-ce que la corne d'un bois? Cela est fort intelligible pour un Russe, qui ne comprendrait peut-être pas aussi bien le coin d'un bois.
Mérimée, Études de litt. russe,1870, p. 232. b) Pointe avancée d'une terre. Il m'a débarqué de nuit sur une petite corne des Baléares où c'est tout rochers, agaves et trucs qui piquent (Colette, Chambre d'hôtel,1940, p. 105). c) FORTIF. Avancée (d'un ouvrage) formée d'un demi-bastion. Ouvrage à cornes. P. ext. Poste avancé : 8. Le capitaine fit ses « cornes », comme il disait, c'est-à-dire qu'il établit trois postes qui détachèrent en avant des sentinelles.
G. d'Esparbès, La Grogne,1905, p. 29. 4. ARCHIT. Forme allongée et recourbée des angles (des toits, etc.), dans certaines constructions. Maison à cornes; les cornes d'un pavillon; créneaux à deux cornes. Quant à ses toits [de la pagode] couverts de céramiques dorées, ils ont des cornes à tous les angles, mais des cornes très très longues qui s'inclinent, se redressent, menacent en tous sens (Loti, Pèl. Angkor,1912, p. 88): 9. ... l'église de Moissicourt dont le haut clocher à quatre cornes s'aperçoit de loin dans la plaine.
Billy, Introïbo,1939, p. 6. 5. [En parlant d'un livre, d'un journal, d'une carte de visite, etc.] La corne d'un carton, d'une feuille de papier, d'un livre. Ce volume ancien darde de dessous l'oreiller sa corne amicale (Colette, Gigi,1944, p. 117): 10. Elle saisit à brassée tous les papiers et les jeta sous le canapé (...) une corne de lettre passait encore, comme le bout de l'oreille d'un petit chat blanc.
A. France, Le Livre de mon ami,1885, p. 91. − Spéc. Pliure faite à l'un des coins (cf. corner1I A 1). Monsieur a l'habitude de faire des cornes comme cela aux beaux endroits (Mérimée, 2 hérit.,1853, p. 2).Les cartes de visite lui montraient leurs innombrables petites cornes (A. France, Révolte anges,1914, p. 338). 6. Divers domaines spéc. a) ANAT. Parties d'organes, d'éléments osseux qui constituent des saillies, des prolongements (d'apr. Méd. Biol. t. 1 1970). Corne frontale, temporale du ventricule latéral du cerveau; corne supérieure du péricarde; corne sensitive, petite corne de l'os hyoïde. ♦ Corne utérine. L'une des deux extrémités des cavités d'un utérus bicorne; l'une des deux extrémités du fond d'un utérus normal. b) ARCHIT. Corne d'abaque. Angle saillant du tailloir des chapiteaux corinthiens. Corne de bélier. Volute ornementée à l'angle d'un chapiteau ionique composé. Corne de vache. Voussure en cône tronqué qui relie deux ouvertures de largeur différente; évidement que l'on pratique parfois sur les arêtes des voûtes. c) BLAS. Toque ducale avec rang de perles surmontant les armes de doges de Venise (cf. Adeline, Lex. termes art, 1884). d) MAR. Espar fixé par un croissant à l'arrière d'un mât, soulevé obliquement par une drisse, et qui sert à enverguer certaines voiles ou à accrocher un pavillon. Corne de brigantine, d'artimon. Un trois-mât, avec un pavillon noir à la corne (Cendrars, Homme foudr.,1945, p. 109). C.− P. méton. Corne d'animal, considérée par rapport à son intérieur creux et à ses utilisations possibles. 1. [La corne sert de récipient] a) Récipient en forme de corne. Cornes d'argent ciselées; boire du vin dans des cornes de bœuf. De petites cornes d'auroch où mousse la cervoise (Laforgue, Moral. légend.,1887, p. 63).De[s] cornes à boire en ivoire avec des anneaux d'argent (A. France, Balth.,1889, p. 220). − Arg. Estomac. Se rincer la corne. b) MYTH. Corne d'abondance. Corne de la chèvre Amalthée, nourrice de Zeus (Jupiter), pleine de fruits, de fleurs, etc. symbole d'une prodigalité de biens et de richesses. − P. ext., B.-A. Motif graphique ou sculptural d'ornementation qui reproduit cette corne. Cornes d'abondance des chapiteaux corinthiens. − [P. anal. de forme] Cette corne d'abondance que dessine le littoral syrien (Morand, Route Indes,1936, p. 231). − [P. anal. de fonction] Les jeunes auteurs sur qui plane la corne d'abondance du cinéma (Fargue, Piéton Paris,1939, p. 93). 2. [La corne sert à produire des sons] a) Instrument de signalisation servant à appeler. Corne d'appel; corne du berger; corne à bouquin (synon. cornet à bouquin); corne du raccommodeur de porcelaine; corne droite, cintrée. Corne de brume. Utilisée sur les bateaux. Tous les hommes poussent des hurlements, soufflent dans des cornes de bœufs (Lorrain, Heures Corse,1905, p. 104).La corne de bélier retentit (Tharaud, Royaume Dieu,1920, p. 192). b) Vieilli. Avertisseur d'automobile, de bicyclette, etc., constitué à l'origine par un instrument en forme de corne prolongée par une poire en caoutchouc que l'on pressait pour obtenir un son. La corne des autobus. Un sifflet de chemin de fer, la corne du tramway passant sur le grondement continu de Paris (A. Daudet, Évangéliste,1883, p. 13).Il fallait répondre à l'appel du téléphone, au signal d'une corne d'automobile (Chardonne, Dest. sent. III,1936, p. 190). c) MUS. Instrument à vent. Le kéren, ou corne, espèce de trompette recourbée, faite avec la corne de bélier (F. Clément, Hist. gén. mus. relig.,1860, p. 5). ♦ Corne de chamois. Un des jeux de l'orgue. II.− Au sing. A.− 1. Substance, à base de kératine, dont est constituée la corne des animaux. Râpure, rognures, râclure de corne; viande dure comme de la corne. Moi qui suis blonde, mais d'un vilain blond, plus dur, couleur corne (H. Bazin, Lève-toi,1952, p. 84). 2. P. ext. Substance élastique et résistante, utilisée de diverses manières, après qu'on l'a débitée, teinte, etc. Mouler de la corne; lunettes à montures de corne; boutons en corne; peigne de corne. Le bois, l'os, la corne et l'ivoire pour la fabrication des dés à jouer (Faral, Vie temps St Louis,1942, p. 206). − Spéc., anciennement. Lame mince et translucide de cette substance, servant de vitre; châssis garni de corne. Vitres de corne. Une lanterne de corne qui faisait tout voir trouble et donnait plus de nuit que de jour (Hugo, Quatre-vingt-treize,1874, p. 230). − Expr. littér. La porte de corne et la porte d'ivoire. La faculté que nous avons de rêver pendant le sommeil. Le rêve est une seconde vie. Je n'ai pu percer sans frémir ces portes d'ivoire ou de corne qui nous séparent du « monde invisible » (Béguin, Âme romant.,1939, p. 225): 11. La porte d'ivoire, par laquelle, selon le poète, s'échappent les songes faux, est toujours plus agréable que la porte de corne qui seule donne passage à la vérité.
Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 7, 1863-69, p. 80. 3. P. méton. Une corne. Un chausse-pieds, fait de corne ou, par extension, de matière plastique. B.− Substance de même nature que celle des cornes d'animaux, qui se trouve en particulier sous les pieds des chevaux (cf. sabot). P. ext. Durcissement de l'épiderme plantaire. L'odeur de la corne brûlée chez un maréchal-ferrant; sabots à la corne usée. Les chevaux surpris hennissaient et frappaient le bois de leur corne sonore (Gautier, Rom. momie,1858, p. 207).Et ses pieds citadins chausseront ici leur semelle de corne naturelle, lentement épaissie sur le silex et les sillons tondus (Colette, Mais. Cl.,1922, p. 279). − MÉD. Corne cutanée. Tumeur épithéliale bénigne. Synon. papillome corné. Rem. 1. Certains dict. attestent le dér. cornage, subst. masc. a) Zool., vx. Ensemble des cornes ou des bois d'un animal. Synon. bois, ramure. b) Féod. Droit perçu par le seigneur ou par l'abbé sur la vente des bêtes à cornes (cf. Fén. 1970). Attest. anc., dans ce sens : 1130 lat. médiév. domaine angl. cornagium « droit sur les bêtes à cornes » (ds Latham); 1248 id. domaine fr. (Testament de Humbert de Beaujeu ds Du Cange); 1249 cornage (Arch. Meurthe ds Gdf.) − 1555, ibid. 2. Lar. 19e-Lar. encyclop. et Quillet 1965 attestent l'adj. masc. corneux. [En parlant du cuir] Qui présente, par défaut de tannage, des parties sèches et dures comme de la corne (supra II). Prononc. et Orth. : [kɔ
ʀn]. Enq. : /koʀn/. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1120 « excroissance dure et pointue qui pousse sur la tête de certains mammifères » (ici d'un animal fabuleux d'aspect analogue) (Ph. de Thaun, Bestiaire, éd. E. Walberg, 763); 2. id. p. anal., du capricorne, signe du zodiaque (Id., Comput, 1787 ds T.-L.); 1330-32 d'un limaçon (G. de Digulleville, Vie humaine, 755-56 ds T.-L.); 3. ca 1341 instrument de mus. (G. de Machaut, Remède de Fortune, éd. E. Hoepffner, 3982); 4. xves. plur. attribut des maris trompés (d'apr. FEW, t. 2, p. 1202 a); 5. 1559 corne d'abondance (Amyot, P. Aem., 55 ds Littré). B. 1. 1194-97 « chaque extrémité pointue d'une mitre » (Hélinant de Froidmont, Vers de la mort, éd. F. Wulff et E. Walberg, XIX, 11); 2. ca 1265 « chaque extrémité du croissant de la lune » (Brunet Latin, Trésor, éd. J. Carmody, I, 115, 29). C. Ca 1340 « substance dure constituée par ces cornes de mammifères » (Livre des métiers, dialogues fr. flam., E 4a ds T.-L.). Du lat. vulg. *corna, class. cornua, plur. de cornu (cor*), considéré comme fém. singulier. Fréq. abs. littér. : 1 743 (Cornebleu : 2. Corne-diable : 2. Corne-dieu : 2). Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 229, b) 2 802; xxes. : a) 2 014, b) 1 944. Bbg. Brücker (F.). Die Blasinstrumente in der altfranzösischen Literatur. Giessen, 1926, p. 5. − Gottsch. Redens. 1930, passim. − Goug. Mots t. 2 1966, pp. 103-105. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 30, 54. − Sain. Sources t. 3 1972 [1930], p. 167, 404. − Tracc. 1907, p. 130. |