| COOLIE, subst. masc. A.− Asiatique qui s'engageait comme travailleur salarié dans une colonie; en partic., émigrant chinois en Amérique. Une (...) émigration de coolies pour l'Amérique (Verne, Tour monde,1873, p. 137): 1. ... l'expansion économique des pays européens appelle de tous côtés la main-d'œuvre colorée, celle des coolies asiatiques et des nègres; ...
Sacquépée dsNouv. Traité Méd.,fasc. 7, 1924, p. 67. B.− [Dans les pays de l'Est asiatique] 1. Homme engagé pour porter les bagages de l'armée : 2. − C'est un officier de l'arme − il voulait dire de l'infanterie coloniale − avec des miliciens et... et des coolies, je pense : les indigènes ont quelque chose sur le dos.
Mille, Barnavaux et quelques femmes,1908, p. 171. 2. P. ext. Homme employé aux travaux pénibles : manœuvre, porteur, tire-pousse. Des matelots du paquebot portent nos bagages dans la chaloupe de la compagnie. Aucun coolie n'est venu proposer ses services (Malraux, Conquér.,1928, p. 30): 3. Dans les mines d'étain de Pérak (...) les coolies chinois chargent le minerai dans des paniers suspendus aux deux extrémités d'un bâton placé sur l'épaule.
J.-N. Haton de La Goupillière, Cours d'exploitation des mines,1905, p. 674. Rem. On rencontre ds la docum. le mot composé coolie-pousse. Mon coolie-pousse ruisselle : la course est longue (Malraux, op. cit., p. 11). Prononc. et Orth. : [kuli]. Ds Ac. 1932. Homon. coulis. Mart. Comment prononce 1913, p. 112 rappelle : ,,coolie qu'on écrivait jadis couli, fort justement``; à ce sujet cf. Bern. de St-P., Chaum. ind., 1791, p. 74; Voyage de La Pérouse, t. 3, 1797, p. 42; Claudel, Part. midi, 1reversion, II, p. 1019. Étymol. et Hist. [1638 Colles, plur. caste de la région de Goudjerate à l'ouest de l'Inde (Hist. de la navigation de J. Hugues de Lindschot, hollandois aux Indes orientales [trad. du néerl. nombreux mots port., v. Arv., p. 47] p. 52 ds Dalg., s.v. coles); 1666 colys plur. (Thevenot, Voyage, III, p. 21, ibid.); 1758 Coulis (J. H. Grose, Voy. aux Indes Or., p. 208 ds König, p. 82)]; 1791 coulis plur. (B. de St-Pierre, Chaum. ind., p. 15, ibid.); 1857 coolie (Fridolin, Rev. des 2 Mondes, VII, 359, ibid.). Orig. incertaine; peut-être à identifier avec le goujratimarathe kūlī, nom d'une peuplade du Goudjerate au nord de Bombay, dont les membres, pauvres paysans, étaient réputés comme pillards et voleurs de grands chemins (cf. Voyages de F. Bernier, t. 1, 1830, p. 127). Les Portugais qui attestent le mot dep. 1554 comme ethnique et 1581 au sens de « portefaix » (Dalg.) l'ont véhiculé au sud de l'Inde et en Chine, parages où il a peut-être été empr. par l'angl. (1609 ethnique, 1638 nom commun ds NED). La forme colles 1638 est portugaise. Les formes fr. ultérieures sont peut-être empr. par l'intermédiaire de l'anglais. Fréq. abs. littér. : 54. Bbg. Bonn. 1920, p. 37. − Boulan 1934, p. 105. |