| CONTRE(-)DANSE,(CONTRE DANSE, CONTRE-DANSE) subst. fém. A.− CHORÉGR. Ancienne danse villageoise d'origine anglaise où des couples évoluent librement sur un rythme gai et entraînant (cf. quadrille). Oswald dansait avec Lucile ces contredanses anglaises que l'on recommence cinq ou six fois dans la soirée (Staël, Corinne,t. 3, 1807, p. 241).Ah! mon ami, ces bottines-là ont dansé bien des contre-danses où vous ne faisiez pas vis-à-vis (Murger, Scènes vie boh.,1851, p. 155): Il y eut grand-messe, dîner au château, et danse toute la journée. J'ai dansé cinq contredanses de tout mon cœur, je vous assure. Ces pauvres gens m'aimaient tous à la folie, parce que j'étais gaie et que je sautais aussi bien qu'eux...
Bernanos, Dialogues des Carmélites,1948, 2etabl., 6, p. 1592. − En partic. Air de contredanse, et p. ell., contredanse. Musique sur laquelle cette danse est exécutée. B.− Arg. Contravention (cf. Bruant 1901, p. 124). Prononc. et Orth. : [kɔ
̃tʀ
ədɑ
̃:s]. Écrit avec trait d'union ds Ac. 1718-1798; cf. aussi Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834. Écrit en un seul mot ds Ac. 1835-1932; cf. aussi Gattel 1841, Nod. 1844, Besch. 1845, DG, Rob., Dub., Pt Rob., Lar. 19e-Lar. Lang. fr. Littré admet les 2 graph. mais donne la préférence à contre-danse. Cf. contre-. Étymol. et Hist. 1. 1626, 25 nov. « sorte de quadrille rustique » (cont. angl.) (Bassompierre, Mém., III, 274 ds Bonn. 1920); 2. 1901 pop. « contravention » (Esn.). Altération d'apr. contre-* (les partenaires se faisant fréquemment vis-à-vis), de l'angl. country-dance littéralement « danse de la campagne » attesté dep. 1579 ds NED; la contredanse ayant donné naissance à de nouvelles danses, le terme a été à son tour empr. par l'angl. contre-dance, 1803 ibid. Fréq. abs. littér. Contredanse : 130. DÉR. Contredanser, verbe intrans.Exécuter une contredanse. Au bout de sept ou huit soirées passées, presque tout entières, à contredanser et à polker avec elle, elle m'accordait très facilement le rendez-vous que je lui demandais (Goncourt, Journal,1889, p. 1010).Les gens dansent et contredansent (Toulet, Corresp. avec un ami,1920, p. 104).− [kɔ
̃tʀ
ədɑ
̃se]. Cf. contre-. − 1reattest. 1889 (Goncourt, loc. cit.); néol. créé avec dés. -er à partir de contredanse; sur le modèle de danse/danser. − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Goug. Mots t. 1. 1962, p. 159. |