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CONTRAINTE, subst. fém.
I.− Vx. ,,Gêne où l'on est quand on est trop serré dans ses habits, dans ses souliers, et généralement de tout ce qui met trop à l'étroit`` (Ac. 1835, 1878). ,,Votre habit, vos souliers vous sont trop étroits, vous devez être dans une grande contrainte`` (Ac. 1835, 1878). ,,Comment pouvez-vous souffrir cette contrainte`` (Ac. 1835, 1878).
Au fig. ,,La contrainte de la mesure, de la rime, la gêne, l'embarras que font éprouver quelquefois aux poètes les règles de la mesure et les difficultés de la rime`` (Ac.1835-1932).
II.− [Avec une idée de violence exercée contre une pers.]
A.− Violence physique ou morale exercée contre une personne afin de l'obliger à agir contre sa volonté. Employer, exercer la contrainte; user de la contrainte; prendre une décision sous la contrainte; prendre des mesures de contrainte. Les menaces, la contrainte, les prières d'un amant, tu as tout mis en œuvre pour me soumettre à ton désir (Camus, La Dévotion à la croix,adapté de Calderon de La Barca, 1953, p. 570).Il en voulut à Paule, comme si elle avait usé contre lui d'une contrainte physique (S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 82).
Par contrainte de. Le ministère Daladier avait démissionné par contrainte du Président de la République (Larbaud, Journal,1934, p. 285).
P. ext.
1. État de gêne ou d'asservissement qui résulte de cette violence. Non, je ne peux plus vivre dans cette perpétuelle contrainte (Bernanos, La Joie,1929, p. 548).La captivité n'a pas été seulement l'exil et la contrainte (Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 125).
Contrainte sociale, diffuse, organisée (cf. Golfin1972) :
1. ... il y a une autre autorité qui domine tout le reste. (...) si l'on s'y réfère, c'est en la déguisant sous des noms d'emprunt, (...) comme devoir, patriotisme, etc... or, elle porte un nom plus franc : c'est la contrainte sociale, ... Romains, Les Hommes de bonne volonté,Verdun, 1938, p. 223.
2. État de domination exercé par les circonstances sur une personne en la mettant dans la nécessité d'agir malgré soi :
2. Le temps passait. Lisbeth ne revenait pas. Jacques n'avait jamais pu supporter la contrainte des circonstances. R. Martin du Gard, Les Thibault,Le Pénitencier, 1922, p. 772.
En partic. Règles, conventions imposées par la société; domination, pression qui en résulte. Les contraintes de politesse font que les sentiments retiennent toujours leur première expression (Alain, Système des beaux-arts,1920, p. 259).La contrainte des institutions sociales (A. France, Sur la pierre blanche,1905, p. 26).
B.− Spécialement
1. DR. CIVIL
a) ,,Acte de poursuite décerné par le receveur des contributions contre un redevable (...) et dont l'effet est de permettre à l'Administration de recourir immédiatement aux voies d'exécution (...)`` (Cap. 1936). Contrainte administrative. ,,Porteur de contraintes, décerner une contrainte`` (Ac. 1932) :
3. ... il [Monsieur d'Espard] avait laissé le receveur des contributions lui envoyer une contrainte pour le paiement de sa cote arriérée. Balzac, L'Interdiction,1836, p. 173.
b) Contrainte par corps. ,,Emprisonnement employé comme moyen de coercition en vue d'amener le paiement d'une dette et qui n'est plus aujourd'hui applicable qu'à ceux dont la dette dérive d'une infraction à la loi pénale, et encore à la condition que cette infraction ne présente pas un caractère politique`` (Cap. 1936) :
4. Le jour où tu m'as découvert le baron de Chameroy, m'apprenant qu'il était ruiné, poursuivi pour quelques misérables dettes, sous le coup d'une contrainte par corps... Ponson du Terrail, Rocambole,t. 4, Les Exploits de Rocambole, 1859, p. 75.
2. PHYS. ,,Grandeur vectorielle caractérisant l'intensité des forces de contact agissant sur un élément de surface`` (Uv.-Chapman 1956).
Rem. Attesté ds Rob., Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.
III.− Effort accompli volontairement sur soi pour modifier un sentiment, un comportement. Malgré la contrainte qu'il s'imposait pour être aimable (Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes,1913, p. 256):
5. « − La maladie nerveuse n'a commencé qu'ensuite. Elle est née sans aucun doute de la contrainte que Boris a dû exercer sur lui-même pour se libérer. (...) » Gide, Les Faux-monnayeurs,1925, p. 1098.
Synon. retenue.Je m'abandonnai sans contrainte à moi-même (G. Bataille, L'Expérience intérieure,1943, p. 107).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃tʀ ε ̃:t]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [xiies. « action de réduire quelqu'un à agir contre sa volonté » (d'apr. FEW t. 2, p. 1086a)]; 1263 sanz controinte (Ch. des compt. de Dôle C 116, A. Doubs ds Gdf. Compl.). Part. passé substantivé au fém. de contraindre*. Fréq. abs. littér. : 1 633. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 898, b) 1 055; xxes. : a) 1 689, b) 3 743. Bbg. Barthes (R.). Él. de sémiologie. Communications. 1964, t. 4, pp. 120-121. − Hamon (P.). Analyse du récit. Fr. mod. 1974, t. 42, pp. 138-139.