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CONTINENT, subst. masc.
A.− Vaste étendue de terre qu'on peut parcourir sans traverser de mer. (S'oppose à océan). Les cinq continents; le continent américain ou Nouveau continent. Il montre la matière cosmique se condensant pour former des mondes, puis la formation des îles et des continents (A. France, Les Désirs de Jean Servien,1882, p. 202).Il s'en faut de beaucoup que ce qu'on appelle un continent soit une unité homogène (A. de Lapparent, Abr. de géol.,1886, p. 68).
Spéc. Le continent européen. Paris (...), capitale du continent (V. Larbaud, Jaune, bleu, blanc,1927, p. 9).
SYNT. Le continent boréal, austral, noir ou africain; la répartition des continents et des océans; la dérive wegenérienne des continents; les contours, le socle des continents; les confins du continent; aux quatre coins du continent; fuir de continent en continent; les transports de continent à continent; d'un continent à l'autre; aborder sur le continent.
B.− P. ext.
1. Grande aire géographique. Le continent nord-américain, polaire, indien, euroasiatique.
En partic. Aire de terre ferme, par opposition aux îles appartenant à un même ensemble (par exemple les pays de l'Europe continentale par opposition à l'Angleterre, la France par opposition à la Corse). Voyager sur le continent (pour un Britannique). Employé de chemin de fer sur le continent (J. Lorrain, Heures de Corse,1905, p. 119).
2. Usuel. Partie étendue du monde. Autour des tables [à Monte-Carlo] l'écume des continents et des sociétés (Maupassant, Sur l'eau,1888, p. 354).Sa vie orageuse et promenée aux quatre coins du continent, des sens et du cœur (A. Arnoux, Roi d'un jour,1956, p. 48).
C.− P. métaph.
1. Grand espace. Elle mit entre elle et lui des continents et des siècles (Proust, Le Côté de Guermantes 1,1920, p. 152).L'art est un continent aux frontières indistinctes (Malraux, Les Voix du silence,1951, p. 418).[Gide] n'a exploré d'autre continent que lui-même (Mauriac, Mémoires intérieurs,1959, p. 167).
Spéc. (opposé à île, îlot). Espace, zone par rapport à quoi des éléments moins importants se distinguent ou se détachent. Douleur et plaisir sont sensations isolées comme des îles d'existence séparées du continent du monde objectif (Valéry, Suite,1934, p. 45; cf. en outre L. de Vilmorin, Les Belles amours, 1954, p. 176).
2. [Souvent p. hyperb. ou p. fig. étymol.] Vaste ensemble; étendue immense et continue. Ces bizarres continents d'ombre que l'abat-jour de la lampe dessinait au plafond (J. de Lacretelle, Les Hauts ponts,t. 3, 1935, p. 163).Le Continent que forme cette immense bibliothèque [la Bibliothèque Nationale] (Cendrars, L'Homme foudroyé,1945, p. 294):
... avec une mesure toute classique, au lieu de cracher des continents de feu, des îles de boue et de soufre, ils [les volcans méditerranéens] se contentent de vomir quelque philosophe abstrait, ou ses sandales, ou un air de funiculi. Morand, La Route des Indes,1936, p. 346.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃tinɑ ̃]. Enq. : /kõtinã/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1532 « étendue de terre limitée par un ou plusieurs océans » (A. Fabre, Extraict ou recueil des isles nouvellement trouvees, fo148 ro: la terre veue de loing audevant estre adioncte a nostre continent); 1694 ancien continent, nouveau continent (Corneille); 2. a) 1665 « la terre ferme par rapport à une île » (C. de Rochefort, Le Tableau de l'isle de Tabago, p. 34 ds Fr. mod., t. 18, p. 234); b) 1735 « l'Europe par rapport à l'Angleterre » (G. Lyttelton, Nouvelles lettres persanes, traduites de l'anglois, t. II, p. 175). Empr. au lat. continens [terra] (part. prés. de continere « maintenir relié »), employé subst. en lat. class. au sens de « terre ferme ». Au sens 2b, peut-être empr. à l'angl. continent, attesté au même sens dep. 1590 ds NED. Fréq. abs. littér. : 1 381. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 259, b) 1 802; xxes. : a) 671, b) 1 723. Bbg. Dérive (La)... de continent. Déf. Lang. fr. 1973, no67, pp. 31-32.