| CONSOLANT, ANTE, part. prés., adj. et subst. I.− Part. prés. de consoler*. II.− Adjectif A.− Qui apporte du réconfort. 1. [En parlant d'une pers. ou d'une chose] Qui apporte un réconfort moral, qui rassure, console. Idée, parole, pensée consolante. Votre voix consolante Rassure et raffermit mon âme chancelante (Laya, L'Ami des lois,1793, V, scène dernière, p. 116).Je cherchai en Clotilde une grande sœur consolante (S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 149). − Avoir qqc. de consolant, il y a qqc. de consolant.Il n'y a rien d'effrayant et de consolant à la fois comme une œuvre longue devant soi (Flaubert, Correspondance,1852, p. 372).Sentir tout ce qu'a d'admirablement consolant (...) cette religion si terrible et si douce (Verlaine, Correspondance,t. 1, Lettres à Lepelletier, 1874, p. 146). − C'est consolant de; il est consolant de, que.Il est consolant et doux de nommer leurs défenseurs et leurs bienfaiteurs [des innocents] (Le Moniteur,t. 2, 1789, p. 341). 2. Rare. [En parlant d'un élément de la nature] Qui apporte un soulagement physique (souvent lié à un réconfort moral) : 1. Ainsi nous avons vu...
... les pins embrasés, de leur cîme brûlante
Envoyer jusqu'à nous la flamme consolante
Qui remplace le jour et sa douce chaleur.
Delille, Le« Paradis perdu » de Milton, 1804, p. 211. B.− Par antiphrase, fam. 1. [En parlant d'une pers.] Qui n'apporte aucun réconfort, qui ne rassure pas : 2. − N'est-il point de ciel non plus? dit Lélia.
− Femme, dit le prêtre, il n'en est point pour toi!
− Voilà un prêtre consolant! dit-elle.
G. Sand, Lélia,1833, p. 66. 2. Expr. C'est consolant. Ce n'est guère rassurant. Le médecin me donne un remède dont on use dans la tuberculose... c'est consolant (Bernanos, Lettres inédites, Lettres à l'abbé Lagrange, 1906, p. 1737). III.− Emploi subst. A.− Subst. masc. Chose qui soulage (à la manière d'un médicament). Cette habitude était, pour quelques-uns tout au moins, un calmant et un consolant (Recueil de textes d'histoire, L'Époque contemp., 1893, p. 93). B.− Subst. fém., arg. Bouteille que l'on boit avant de se quitter; plus particulièrement, boisson que les cuisiniers prennent à la mi-service : 3. ... les cuisiniers ruisselants écartaient enfin du fourneau leur visage aux yeux rôtis et buvaient la consolante qui suit le coup de feu.
Hamp, Marée fraîche,1908, p. 74. Rem. Consolant, consolateur, consolatif, consolatoire : ces quatre mots peuvent être définis de la même façon mais renferment néanmoins quelques nuances. Consolant et consolateur sont cour. Consolateur implique plutôt une idée de consolation ponctuelle, dans un cas particulier, tandis que consolant qualifie ce qui est de nature à consoler, au plan affectif ou non. Consolatif est synon. de consolant, mais est très peu usité. Consolatoire, également très rare, ne s'applique qu'à des choses. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃sɔlɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Ds Ac. 1694-1932. Fréq. abs. littér. : 516. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 191, b) 555; xxes. : a) 699, b) 459. Bbg. Grimaud (F.). Petit gloss. du jeu de boules. Vie Lang. 1969, p. 112. |