| CONSIGNER1, verbe trans. A.− [Le compl. désigne un obj. ou une somme d'argent] 1. Remettre quelque chose a) DR. Remettre une somme d'argent en garantie. Consigner de l'argent; consigner de l'argent au greffe, chez un notaire (Ac. 1835-1932). − P. métaph., littér. Confier en dépôt : 1. Benjamin Constant, dans les Cent-Jours, sauvait son libéralisme en le consignant entre les mains de La Fayette.
Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 1, 1863-69, p. 427. b) Remettre un objet en dépôt. Consigner un bagage. Le remettre sous surveillance à la consigne (d'une gare, etc.). V. consigne1A.Synon. plus cour. mettre à la consigne, en consigne. − DR. MAR. Adresser à un consignataire*, un navire, des marchandises. Il n'a pas voulu recevoir les marchandises qui lui étaient consignées (Ac.1835-1932). 2. [Le suj. désigne le commerçant propriétaire d'un obj.] Exiger le dépôt d'une certaine somme d'argent en facturant provisoirement un objet cédé à titre de prêt à un client, qui peut le rendre et en être remboursé. Consigner un emballage. Cf. consigne1B. B.− [Le compl. désigne une parole, un fait] Mettre par écrit, mentionner, inscrire, noter, spécialement dans une pièce officielle. Consigner qqc. au procès verbal; consigner un fait dans les annales; consigner ses idées, une pensée, une réflexion dans un carnet. Synon. constater, coucher (par écrit), enregistrer, noter, rapporter : 2. Il [Pardi] a dépouillé des archives de police, de notaires, d'huissiers (...) fait l'inventaire des héritages (...) et il a consigné simplement, bout à bout, toutes ces observations cliniques.
Giono, Voyage en Italie,1953, p. 179. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃siɳe]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1345 « délimiter (une terre) par une borne » (Arch.-L 762, pièce 20 ds Gdf.), seulement ds ce texte. B. 1402 « déposer une somme en garantie » (W. de Baye, Journal, éd. Tuetey, 1, 77 ds Fonds Delboulle, Sorbonne); 1723 « déposer des marchandises entre les mains d'un consignataire » (J. Savary des Bruslons, Dict. universel de comm., s.v.); 1723 « faire enregistrer des marchandises sur les livres des messagers, transporteurs » (Id., op. cit.); 1907 « mettre des bagages à la consigne d'une gare » (Lar. pour tous). C. 1690 « mettre par écrit » (Fur.). D. 1467 « maintenir prisonnier » (Lettre de Louis XI ds Bartzsch, p. 87); 1743 consigner un prisonnier (Trév.). Empr. au lat. class. consignare « marquer d'un signe; revêtir d'un sceau; rapporter dans un document avec les caractères de l'authenticité » puis « céder, livrer, faire donation » (vies. ds Nierm.); sens A en lat. médiév. : 819 ibid. |