| CONSÉCRATION, subst. fém. A.− Action de consacrer par certains rites à la Divinité, à une divinité, un lieu culturel ou non, un objet, une personne. Consécration d'un temple. Synon. offrande, sacrifice; anton. profanation. − ANTIQ. et NUMISM. Apothéose d'un empereur romain, d'un membre de sa famille, qui est représenté sur une pièce de monnaie ou une médaille avec les attributs d'une divinité (cf. Lamennais, Essai sur l'indifférence en matière de religion, t. 2, 1817-23, p. 354). − RELIG. CATH. Consécration d'une église, consécration épiscopale : 1. Toute la consécration épiscopale est dans l'imposition des mains et l'onction. Voilà les deux signes de la descente du Saint-Esprit, de la perfection et de la plénitude du sacrement de l'ordre.
Dupanloup, Journal intime,1851-76, p. 106. 2. À propos de cette Dédicace, lisez, dans le Pontifical, la liturgie de la consécration d'une église; vous trouverez, dans le texte de cette cérémonie, l'art du symbolisme porté à sa dernière puissance.
Huysmans, L'Oblat,t. 2, 1903, p. 188. ♦ Pierre de consécration. Pierre d'autel. ♦ P. anal. Rite d'investiture pastorale chez les protestants; rite d'initiation maçonnique rappelant l'adoubement des chevaliers (cf. Mellor 1971). − P. ext. ♦ [Avec ou sans acte rituel] Action de (se)donner à Dieu : 3. Que ne pouvait donc pas obtenir la dévotion d'une mère qui, dans la consécration de son fils à Dieu, voyait le seul moyen d'éviter les supplices éternels!
Adam, L'Enfant d'Austerlitz,1902, p. 490. ♦ [Hors du domaine relig.] Affectation à une fin déterminée, parfois exclusive. La consécration de ce bâtiment à un service public (Littré). B.− La consécration du pain et du vin ou, absol., la consécration. Acte par lequel le prêtre opère la transsubstantiation au cours de la messe; moment de la messe où s'opère cette transsubstantiation : 4. ... il [l'abbé Altermann] m'indiqua qu'au moment de la consécration, dans cette partie de la messe où, pour reprendre ses propres paroles, les fidèles laissent un peu de paix à l'officiant, lorsqu'il est intérieurement bien disposé, il a le sentiment de vivre un intemporel absolu.
Du Bos, Journal,1928, p. 25. C.− Au fig. Confirmation, action de rendre ou de devenir durable. Apporter, recevoir une consécration; une consécration officielle; la consécration de l'usage (= par l'usage) : 5. Je ne demande à l'Académie que la consécration définitive d'une carrière plus qu'honorable, d'une vie donnée à la science, au culte désintéressé de la science.
Bernanos, La Joie,1929, p. 581. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃sekʀasjɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 2emoitié xiies. « action de consacrer à quelque usage religieux » (Dialogue Grégoire le Pape, 165, 22 ds T.-L.); p. ext. 1823 « action de se destiner (quelque chose) de manière exclusive » (Lamennais, Indifférence, I, 353 : consecration héréditaire de certaines familles (...) au service de la société); 2. 1309 « action du prêtre catholique qui consacre le pain et le vin à la messe » (Joinville, Saint-Louis, éd. N. de Wailly [1906], 742); 3. 1820 fig. « confirmation » (Maine de Biran, Journal, p. 283). Empr. au lat. consecratio class. « action de consacrer aux dieux, de mettre au rang des dieux », puis passé en lat. chrét. spéc. « consécration de l'hostie ». Fréq. abs. littér. : 276. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 318, b) 531; xxes. : a) 360, b) 399. |