| CONGRÈS1, subst. masc. A.− Domaine pol. 1. Assemblée de ministres plénipotentiaires, de rois ou de chefs d'État appartenant à différentes puissances, réunis pour rétablir la paix ou régler des questions internationales. Congrès diplomatique, congrès de Vienne (1815), congrès de Paris (1856), congrès de Berlin (1878). Les congrès de la Paix des années 1848 (Goldschmidt, L'Aventure atomique,1962, p. 186): 1. M. de Talleyrand, en reprenant dans le congrès de Vienne presque autant d'ascendant sur les affaires de l'Europe que la diplomatie française en avait exercé sous Bonaparte, a certainement donné une très-grande preuve de son adresse personnelle; ...
Mmede Staël, Considérations sur les princ. événements de la Révolution fr.,t. 2, 1817, p. 235. 2. En 1881, Bismarck est au faîte de sa gloire et de son autorité... (...) Il convoque à Berlin un congrès où tous les ministres des affaires étrangères d'Europe sont appelés. Il s'agit de régler le sort de l'Afrique et le partage des terres encore libres ou disputées qui s'y trouvent.
Valéry, VariétéIV, 1938, p. 201. − P. métaph. : 3. Ils [Marcel et Musette] ne se parlaient pas; mais leurs yeux, ces plénipotentiaires du cœur, se rencontraient souvent. Au bout d'un quart d'heure de diplomatie, ce congrès de regards avait tacitement arrangé l'affaire.
Murger, Scènes de la vie de bohème,1851, p. 178. SYNT. Les actes du congrès. Pays représenté dans un congrès. Assembler un congrès, ouvrir un congrès (Ac. 1835-1932). 2. [Avec une majuscule] Corps législatif. a) En France. Réunion de l'Assemblée nationale et du Sénat dans le but de réviser la Constitution lorsque le projet de révision n'est pas soumis au référendum. Sous la troisième et la quatrième République, le Congrès était en outre réuni pour élire le Président de la République (Barr.1967).Le Congrès du Parlement. b) Aux États-Unis d'Amérique. Parlement composé des sénateurs et des représentants. Les deux chambres du Congrès, la tribune, les votes du Congrès. Message du président au Congrès (Musset, Revue des deux Mondes,1833, p. 202).Le président ne peut ni clore les sessions du Congrès, ni dissoudre l'une ou l'autre Chambre (G. Vedel, Manuel élémentaire de dr. constitutionnel,1949, p. 166) : 4. Rompant avec une fausse tradition de quelque cent ans, il [le président Wilson] a dit : « J'ai la satisfaction de m'adresser de vive voix aux deux Chambres et de leur prouver ainsi par ma présence qu'un président des États-Unis est « une personne », et non une simple fraction du gouvernement qui communique avec le Congrès comme une entité politique jalouse de son pouvoir, ...
Maurras, Kiel et Tanger,1914, p. CIV. B.− P. ext., [autres domaines]Assemblée de personnes appartenant à un même pays ou de pays différents, qui se réunissent pendant une courte période pour délibérer sur un sujet commun (études, parti politique, profession, questions scientifiques, etc.). Congrès annuel, international, mondial, national, professionnel; organiser des congrès, se réunir en congrès. Présider (...) un congrès international de savants à Berlin (S. Guitry, Le Veilleur de nuit,1911, p. 14): 5. La Société Internationale des Études psychiques, (...) avait obtenu de l'illustre historien la promesse de prendre part à son congrès, tenu à Francfort, ou du moins d'assister à la séance solennelle de clôture pour y donner une conférence sur « la mystique dans l'église luthérienne ».
Bernanos, L'Imposture,1927, p. 377. ♦ RELIG. CATH. Congrès eucharistique. Assemblée solennelle et extraordinaire ayant pour but de rendre un hommage public au Saint-Sacrement (Foi, t. 1, 1968 et Guéhenno, Journal d'une « Révolution », 1938, p. 135). SYNT. Palais des Congrès. Bâtiment spécialement équipé en salles de réunions plénières, salles de commissions, etc., pour accueillir des congrès. Palais des Congrès de Paris, Versailles, Vittel, etc.; congrès de la CGT (cf. Romains, Les Hommes de bonne volonté, Le 6 octobre, 1932, p. 28); congrès de médecins, de philologues, des sociétés savantes. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃gʀ
ε]. Pour s final muet, cf. Fouché Prononc. 1959, p. 397. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1. 1611 « réunion de plusieurs personnes » (Cotgr.); 1692 [et non 1690] « réunion de ministres pour régler les questions internationales » (F. de Callières, [Des mots à la mode et des nouvelles façons de parler] d'apr. Littré); 2. 1774 « parlement des États-Unis » (J. de Bruxelles, 5 nov. 1774, I, p. 52 ds Proschwitz); 3. 1797 « réunion de personnes en vue de délibérer sur des sujets communs » (Voyage de La Pérouse, t. 1, p. XXII [ici congrès scientifique]). Empr. au lat. congressus « action de se rencontrer; entrevue, réunion »; 2 empr. à l'anglo-amér. congress « id. » (1774 ds DAE). STAT. − Congrès 1 et 2. Fréq. abs. littér. : 726. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 380, b) 595; xxes. : a) 614, b) 1 220. DÉR. Congressiste, subst.Personne qui participe à un congrès (cf. De Vogüé, Les Morts qui parlent, 1899, p. 356). Entré ds l'Ac. 1932. − [kɔ
̃gʀ
εsist] ou [kɔ
̃gʀe-]. [e] fermé ds Pt Rob. et Lar. Lang. fr.; [e] fermé dans le lang. cour., [ε] ouvert dans le lang. soutenu ds Warn. 1968. − 1reattest. 1866 (Lar. 19e); de congrès1, suff. -iste*. − Fréq. abs. littér. : 5. BBG. − Barb. Loan-words 1921, p. 256, 262. |