| ![]() ![]() ![]() ![]() CONFIT, ITE, part. passé, adj. et subst. masc. I.− Part. passé de confire*. II.− Emploi adj. A.− [En parlant d'une substance animale ou végétale] Conservé dans le sucre, l'alcool, le vinaigre, l'huile, le sel ou la graisse. Marrons confits, olives confites. Tous les fruits, nature et confits; des montagnes de pâtisserie (Cendrars, L'Or,1925, p. 104). ♦ Fruits confits. Fruits auxquels on a incorporé du sucre, tout en leur conservant leur aspect (cf. condit). Des fruits confits qui brillaient dans leur boîte, comme des joyaux dans un écrin de velours blanc (A. France, Le Petit Pierre,1918, p. 272): 1. À la fin du souper on servit des glaces, dites plombières. Tout le monde sait que ces sortes de glaces contiennent de petits fruits confits très délicats placés à la surface de la glace qui se sert dans un petit verre, sans y affecter la forme pyramidale.
Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1844, p. 323. ♦ Salade confite. Salade qui a macéré dans son assaisonnement d'huile et de vinaigre : 2. − (...) La salade, ça se mange sans faim... Vous n'allez pas laisser perdre de la romaine?
− Vous la mangerez confite demain, dit Madame Lerat. C'est meilleur confit.
Zola, L'Assommoir,1877, p. 583. − P. anal. [En parlant d'un fruit parfaitement mûr] Confit dans son suc par l'action du soleil. Agenouillée devant un groseillier, elle [Aliette] en cueillait les dernières grappes, à demi confites par l'automne (O. Feuillet, La Morte,1886, p. 62).Et pour nous décider [à la cueillette des olives], nous nous servons d'un autre maître-mot de la profession : si nous attendons juillet, elles seront confites (Giono, Chroniques,Noé, 1947, p. 58). B.− Au fig., péj. [En parlant d'une pers.] Qui est imprégné d'un sentiment, figé dans une attitude, au point d'en perdre toute personnalité. Confit en dévotion. Ce pauvre homme sait prendre un air tout confit de respect à l'approche du prince (Stendhal, La Chartreuse de Parme,1839, p. 118).Cet homme était trop bon, trop parfait, trop confit (Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 357).Une ingénuité confite de vieille fille (Colette, La Naissance du jour,1928, p. 11). Rem. Cf. aussi confire A. ♦ Figure, mine confite. Dépourvue de spontanéité. Elle pinça la bouche dans une sorte de grimace confite et rechignée (Zola, Madeleine Férat,1868, p. 54): 3. Le frère hôtelier n'avait pas au cimetière la tenue confite des ecclésiastiques, il marchait sur les tombes sans façon.
Flaubert, Par les champs et par les grèves,1848, p. 192. III.− Emploi subst. masc. A.− ART CULIN. Viande cuite et conservée dans sa propre graisse. Confit d'oie. Les confits sont formés par les quartiers de l'oie débitée, cuits en leur graisse fondue; les pâtés viennent uniquement des foies développés à l'extrême (Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 42).Les chaudrons de cuivre sur une étagère, et sur une autre les pots de confit alignés (Mauriac, Le Sagouin,1951, p. 106). B.− PEAUSS. Bain dans lequel on fait macérer les peaux, pendant le chamoisage (cf. chamoiser). Confit d'excréments. Entre le déchaulage et le tannage, la peau est soumise au confitage : on prépare à l'avance la solution de confit (J. Bérard, J. Gobilliard, Cuirs et peaux,1947, p. 79). Prononc. et Orth. : [kɔ
̃fi], fém. [-it]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1268 « cuve à confire les peaux » (E. Boileau, Métiers, éd. Lespinasse et Bonnardot, 2epart., titre XXX, XX); 2. 1900 « morceaux de volaille conservés dans la graisse » (DG). Part. passé substantivé de confire*; 2 adaptation du gascon et languedocien confit (Mistral, Palay). Fréq. abs. littér. : 165. |