Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
CONFINS, subst. masc. plur.
I.− [L'image évoquée est celle d'une portion d'espace concr. ou abstr.]
A.− [Confins est gén. suivi d'un déterminant introd. par de désignant un territoire ou une portion de territoire] Parties d'un territoire formant la limite extrême où commence un territoire immédiatement voisin.
1. [Le compl. désigne un seul territoire] Parties extrêmes de. Trois partisans du candidat de l'opposition, venus des confins de l'arrondissement, arrivèrent au moment où le scrutin allait se fermer (Reybaud, Jérôme Paturot,1842, p. 332).Suivant l'usage, on l'envoya [l'abbé Maysonnave] sur les confins du diocèse, dans un village où personne n'assistait à la messe (Mauriac, La Robe prétexte,1914, p. 146):
1. Aux extrémités de l'Asie, et sur les confins de l'Afrique, existait un peuple qui, par sa position et son courage, avait échappé aux conquêtes des Perses, d'Alexandre et des Romains. Condorcet, Esquisse d'un tableau hist. des progrès de l'esprit hum.,1794, p. 100.
Emploi abs., spéc. Territoires militaires situés à la frontière d'un pays :
2. ... il s'agissait de savoir s'il y avait lieu de laisser groupées sous le commandement du résident général toutes les troupes du Maroc, tant occidental qu'oriental, ou bien d'en distraire les troupes des confins pour les rattacher au 19ecorps d'armée, ... Joffre, Mémoires,t. 1, 1931, p. 210.
P. ext., vx. Territoires, régions. Je trouvai du plaisir, l'autre jour, à tirer une ligne imaginaire d'Actium aux Thermopyles; ces confins sont beaux (J. de Maistre, Correspondance,1786-1805, p. 84).
2. [Le compl. désigne deux territoires] Sur les confins de... et de... À la frontière de :
3. ... nous choisîmes, pour la louer, une maison de maître (...) sise dans un canton délaissé, à cinq kilomètres de la voix ferrée, sur les confins des départements de Meurthe-et-Moselle et des Vosges. Barrès, Un Homme libre,1889, p. 14.
B.− P. anal. et p. métaph.
1. [Le compl. désigne un seul lieu ou espace de temps] Parties extrêmes de. Les hauts confins de l'air (J. Richepin, La Mer,1886, p. 336).Quelques-uns des « plus jeunes » commencèrent d'applaudir sur les confins du centre (De Vogüé, Les Morts qui parlent,1899, p. 8):
4. Ma langue natale, peu à peu, à la parler tous les jours dans ma famille, redevient mon langage intérieur. Un à un se réacclimatent dans mon esprit ces mots castillans qui rappellent tant de souvenirs, les plus obscurs et les plus chers, de tous les confins de ma vie... Larbaud, A. O. Barnabooth,1913, p. 365.
Emploi abs., p. méton. Bords, extrémités. Cette haute et ardue doctrine de l'élection et de ses suites, Pascal ne la laisse pas de côté, aux confins, et comme un écueil où l'on peut se briser (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, 1848, p. 384):
5. ... quand, à onze heures du soir, vous entrez dans un salon, vous voyez deux tas séparés : l'un blanc, rose, pomponné, fleuri, immobile : ce sont les femmes (...) l'autre noir, étriqué (...), mais remuant : ce sont les hommes qui circulent sur les confins... Taine, Notes sur Paris,Vie et opinions de M. Graindorge, 1867, p. 218.
2. [Le compl. désigne deux lieux, espaces de temps ou domaines] Frontière, limite extrême, partie immédiatement intermédiaire entre. L'ame comme l'air occupe les confins de la terre et du ciel (Mmede Staël, Corinne,t. 1, 1807, p. 83).Ce personnage [Louis XI] placé sur les confins du Moyen Âge et des temps Modernes (Chateaubriand, Ét. hist.,1831, p. CXXVII):
6. ... le purgatoire offre aux poëtes chrétiens un genre de merveilleux inconnu de l'antiquité. Il n'y a peut-être rien de plus favorable aux muses, que ce lieu de purification, placé sur les confins de la douleur et de la joie, où viennent se réunir les sentimens confus du bonheur et de l'infortune. Chateaubriand, Génie du Christianisme,t. 1, 1803, p. 524.
II.− [L'image évoquée est celle d'une ligne ou d'un point]
A.− Point extrême de. Nous y voilà [au pic du Midi]; et, sans daigner regarder à nos pieds, notre vue s'égare jusqu'aux confins de l'horizon (Dusaulx, Voyage à Barège,t. 1, 1796, p. 237).
B.− Au fig. [Le compl. désigne un état, une qualité] Point extrême de, dernier degré de :
7. C'est la continuité des stades de développement qui rend intelligible le passage des confins de l'animalité à l'humanité, puis des confins de l'enfance à l'humanité adulte. Ricœur, Philos. de la volonté,1949, p. 401.
Absol. Cette demi-génération qui est née entre 1753 et 1762 est (...) portée par un mouvement très vif vers les confins, les extrêmes (Thibaudet, Hist. de la litt. fr. de 1789 à nos jours,1936, p. 66).
C.− Aux confins de.[Le compl. indique la proximité d'un lieu, et au fig., d'un état, d'une qualité] Tout proche de. Des cheveux, aux confins de la rousseur (Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 272).Les dirigeants arrêtés ce matin ont été déportés dans le Sud-tunisien, aux confins du désert (L'Humanité,19 janv. 1952, p. 3, col. 8).
Rem. Rare, au sing. Alors c'est la chute et le confin Du fier palais qu'abritait la Nue (Moréas, Les Cantilènes, Mélusine, 1886 p. 231; cf. aussi E. Sue cité ds Lar. 19e).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃fε ̃]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. Ca 1308 confin [cas régime plur.] (Ystoire de Li Normant, trad. Aimé, 1, 37 ds Quem.); 1463 confins (Ph. de Commynes, Mémoires, éd. Calmette, t. 1, p. 135); xviies. fig. les confins de la Religion (Abadie ds Trév. 1704). Empr. au lat. class. confinium, plur. confinia (de cum et finis « limites ») « limites communes à des terres », « proximité, voisinage », également employé au fig. à propos d'inanimés. Fréq. abs. littér. : 335. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 443, b) 277; xxes. : a) 424, b) 642.