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CONFINER2, verbe.
[L'image ou l'idée dominante est celle d'une délimitation autour d'un espace ou d'un point]
A.− Emploi trans. abs. Tracer des limites autour de quelque chose, le délimiter. L'un cisaillait la haie qui confinait son clos (R. Martin du Gard, La Gonfle,1928, III, 2, p. 1228).
B.− Emploi trans. [avec un compl. prép.] Tracer des limites autour de quelque chose ou de quelqu'un.
1. Confiner qqn dans.Tracer des limites autour du lieu où se trouve quelqu'un, l'enfermer.
a) [Le compl. prép. désigne un lieu] Cette bronchite chronique, qui me confine et me calfeutre dans mon intérieur désolé (E. et J. de Goncourt, Journal,1877, p. 1210).
b) P. ext. [Le compl. désigne une occupation] On confine les femmes dans le ménage, les visites, les toilettes (Chardonne, L'Épithalame,1921, p. 261).
2. Confiner qqn à.[Le compl. prép. désigne un lieu] Fixer quelqu'un étroitement à un lieu :
1. De quel droit donc, encore une fois, confineriez-vous l'homme et le borneriez-vous à un coin de cette sphère qu'il a sous les pieds et de cette sphère qu'il a sur la tête? P. Leroux, De l'Humanité,t. 1, 1840, p. 167.
C.− [Le compl. d'obj. dir. contient une référence au suj.] Enfermer ses préoccupations ou sa personne dans quelque chose.
1. [L'obj. accompagné d'un adj. poss. réfléchi désigne une préoccupation du suj.] Confiner qqc. dans, à (cf. supra B 1 et 2).Il avait confiné ses conférences à la période moderne et contemporaine (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 168):
2. ... que penseriez-vous d'un artiste que vous auriez chargé de faire le portrait d'un pur-sang célèbre dans les solennités du turf, s'il allait confiner ses contemplations dans les musées...? Baudelaire, Curiosités esthétiques,1867, p. 337.
2. Emploi pronom. réfléchi ou à sens passif. Se confiner.
a) [Le compl. prép. désigne un lieu] Se confiner dans, plus rarement parmi.Le latin sauvé dans la débâcle par les cloîtres se confina parmi les couvents et parmi les cures (Huysmans, À rebours,1884, p. 50):
3. Le gouvernement ayant ordonné à la comtesse Livia de se retirer dans ses terres des Abruzzes, ou de se confiner dans le cloître avec sa petite-fille, la comtesse (...) partit pour les Abruzzes. Lamartine, Nouvelles Confidences,1851, p. 203.
b) Au fig. [Le compl. désigne une chose abstr.] Vous (...) vous confiniez dans une opposition stérile (Proust, Le Côté de Guermantes 1,1920, p. 246):
4. Après un succès de théâtre qui n'eut qu'un jour et qui ne se renouvela point, il [M. Bréfaut] se réfugia dans les succès de salon et dans les douceurs de la société; il s'y confina et s'y confit. Sainte-Beuve, Causeries du lundi,t. 15, 1851-62, p. 323.
c) Emploi abs. (de a et b). Vous vous confinez un peu en ce moment, il me semble. Il faut sortir, voir des gens, reprendre des contacts mondains (Druon, Les Grandes familles,t. 2, 1948, p. 78).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃fine]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. [Ca 1225-30 trans. confinner « enfermer [correction de l'éditeur] » (Beuve de Hantone, éd. A. Stimming, III, 4625)]; 1477 « forcer quelqu'un à rester dans un espace limité » (Mémoires, III, 310 ds Bartzsch, p. 87); fin xviiies. confiner qqc. dans « borner quelque chose à » (Voltaire, Epît. L ds Littré); 2. 1466 se confiner « être proche de [ici par la parenté] » (P. Michault, Le Doctrinal du temps présent, éd. Th. Walton, XVIII, 168); 1468 confiner « être situé sur les confins de » (Commynes, Mémoires, éd. Calmette, t. 1, p. 124); 3. 1880-84 air confiné (Cadet de Gassicourt, Traité clinique des maladies de l'enfance, t. 1, p. 190). Dénominatif de confins*; dés. -er.
STAT. − Confiner1 et 2. Fréq. abs. littér. : 398. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 387, b) 625; xxes. : a) 522, b) 709.
BBG. − Bourdat (P.). Arch. et néol. ds le vocab. et la synt. de Marcel Jouhandeau. Vie Lang. 1973, p. 44.