| CONDITIONNEMENT, subst. masc. Action de soumettre à une ou plusieurs conditions. La phonétique que nous pourrions définir comme la science des conditionnements matériels de la langue (Traité de sociol.,1968, p. 266):1. On vient nous dire : « ce sont des valeurs bourgeoises. » Mais qu'est-ce que cette histoire de la définition de l'art par son conditionnement? Qu'on me comprenne bien. Je tiens pour juste qu'un philosophe russe − d'ailleurs en Sibérie depuis − ait dit que « la pensée de Platon est inséparable de l'esclavage ». Il est vrai qu'il y a une donnée historique de la pensée, un conditionnement de la pensée. Mais le problème ne se termine pas ici : ...
Malraux, Les Conquérants,1928, p. 170. A.− Techniques 1. Traitement par lequel des produits sont préparés selon certaines règles, certaines normes. Conditionnement des soies, des laines, des bois, des céréales. Dès l'ouverture du canal de Suez, Londres cessait d'être le marché de conditionnement des soies et cédait la place à Lyon (A. Albitreccia, Ce qu'il faut connaître des grands moyens de transp.,1931, p. 125).Le conditionnement et le stockage collectifs des récoltes (H. Boulay, Arboric. et production fruitière,1961, p. 120). − Spéc. Conditionnement d(e l)'air (cf. air conditionné). On doit maintenir une température et un état hygrométrique convenables par des installations de conditionnement d'air (G. Brunerie, Les Industr. alim.,1949, p. 100). 2. Procédé par lequel un produit est enveloppé pour en assurer la protection, la conservation et en favoriser la vente. Les fournitures de conditionnement pour les margarines et les graisses (enveloppages, cartons, étiquettes, caisses, etc.) (G. Brunerie, Les Industr. alim.,1949p. 224). − P. méton. L'emballage proprement dit : 2. Les médicaments (...), pris en charge et utilisés par les collectivités publiques et par les organismes de Sécurité sociale doivent comporter sur leur conditionnement, à l'exclusion des spécialités pharmaceutiques présentées sous un conditionnement réservé aux hôpitaux, une vignette portant la dénomination du produit et le prix...
La Réforme de la Sécurité soc.,1968, p. 44. Rem. La docum. fournit l'ex. de conditionnement désignant l'établissement où ont lieu ces préparations, où sont entreposées ces marchandises. Decraemer (...) courut les conditionnements, les magasins où le service de la reconstitution avait ses dépôts, et se servit (Van der Meersch, Invasion 14, 1935, p. 467). B.− MÉD. Traitement physique ou psychologique effectué chez un individu pour le préparer à subir une intervention. La réalisation d'implantations rénales interhumaines moyennant un conditionnement du receveur (M. Bariéty, Ch. Coury, Hist. de la méd.,1963, p. 699). − En partic., PSYCHOL. [En parlant des réflexes conditionnés*] Le conditionnement, suivant la terminologie de Pavlov, n'est autre que l'établissement de réflexes associés (Carrel, L'Homme, cet inconnu,1935, p. 374). ♦ P. ext. Assujettissement de la volonté humaine à un déterminisme : 3. Les immenses moyens modernes de diffusion des idées jouent un rôle essentiel dans le conditionnement des idées. Il ne s'agit pas uniquement de conditionnement politique. La publicité commerciale se base sur les mêmes mécanismes et les mêmes moyens de diffusion.
Psychol.1969, p. 142. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃disjɔnmɑ
̃]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1845 textiles (Besch.); 1929 « suite d'opérations qui ont pour effet d'amener le grain de blé dans la meilleure condition de mouture » (Lar. 20e); 2. 1863 philos. « action de conditionner » (Littré); 1864 « fait d'être déterminé » (Renouvier, Essais de crit. gén., p. 145); cf. 1902 (Barrès, Amori et dolori Sacrum, p. 123 : notre conditionnement [comme on dit des marchandises et encore des athlètes]); en partic. 1935 psychol. (Carrel, loc. cit.). Dér. du rad. de conditionner*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 39. Bbg. Conditionnement. Déf. Lang. fr. 1967, pp. 34-35. − Dub. Dér. 1962, p. 31. |