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CONCUPISCENCE, subst. fém.
A.− THÉOLOGIE
1. Rare. Aspiration de l'homme qui le porte à désirer les biens naturels ou surnaturels.
En partic. Mouvement d'amour envers Dieu et les hommes. Priez, priez, jusqu'à ce que vous vous sentiez poursuivi par la concupiscence de cette jouissance (Saint-Martin, L'Homme de désir,1790, p. 234).
2. Péj. Attirance naturelle de l'homme pour les biens terrestres, impliquant un dérèglement des sens et de la raison, conséquence du péché originel. Concupiscence de la chair, de l'esprit, des yeux :
1. ... encore que rien ne soit plus libre que l'amour, son premier mouvement ne lui appartient pas. Ce mouvement, quand il est mauvais, se nomme concupiscence, et l'on en distingue trois sortes : la concupiscence des sens, qui est la volupté; la concupiscence de l'esprit, qui est l'ambition; et la dernière, qui tient de l'une et de l'autre, parce qu'elle a pour objet les moyens de les satisfaire, la cupidité. Ozanam, Essai sur la philos. de Dante,1838, p. 111.
B.− Cour. [Le plus souvent en constr. de compl. prép.]
1. Désir très vif des plaisirs sensuels. Regarder avec des yeux de concupiscence (Ac. 1835-1932) :
2. Il n'aimait ni ne haïssait sa femme : il la désirait. Son imagination dépravée lui faisait voir en elle d'inouïes voluptés; il était resté inassouvi et n'espérait aucun assouvissement. Étrange couple où l'un, pétri du plus odieux des vices du corps, se murait dans une concupiscence vaine; tandis que l'autre, sans vertu, se défendait la vie sensorielle, par seul orgueil. J. Péladan, Le Vice suprême,1884, p. 49.
[P. anal. littér., à propos d'un animal] Les cerfs bramaient, ivres d'une telle concupiscence (Zola, La Faute de l'Abbé Mouret,1875, p. 1408).
2. Passion, convoitise à l'égard d'un bien matériel. Concupiscence charnelle; exciter la concupiscence. Vous barbotez dans des scrupules de religieuse qui s'accuse d'avoir mangé son œuf avec concupiscence (Balzac, Les Illusions perdues,1843, p. 326).
Rem. On rencontre ds la docum. concupiscer, verbe intrans. Éprouver de la concupiscence. Ils se pâment les blondins (...). Ils concupiscent avec délices et se grisent de visions sadiques (M. Lefèvre, Les Gestes de la chanson, 1896, p. 142).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃kypisɑ ̃:s]. Les dict. mod. de Passy 1914 à Larg. Lang. fr. transcrivent [s] simple à la finale. Barbeau-Rodhe 1930 cependant admet [s] ou [ss]. Les dict. plus anc. Land. 1834, Nod. 1844, Fél. 1851, Littré et DG transcrivent [ss] double. Pourtant on rencontre déjà [s] ds Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787 et Gattel 1841. Admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1268 (Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, II, 4, p. 177). Empr. au lat. chrét. concupiscentia de même sens, dér. du lat. class. concupiscere « convoiter ». Fréq. abs. littér. : 177.