| * Dans l'article "CONCRÉTISER,, verbe trans." CONCRÉTISER, verbe trans. A.− Emploi trans. dir. Rendre concret ce qui est abstrait. 1. [L'obj. relève de la pensée, de l'intelligence] Concrétiser un concept, une idée en mots, par un schéma; concrétiser sa pensée par des exemples, une règle par des applications. Cf. formuler, préciser.Les primitifs auraient griffonné pour le plaisir de griffonner, puis pour concrétiser leur pensée, pour conserver l'image de choses vues (S. Blanc, Initiation à la préhist.,1932, p. 44).Les mots sont à la fois des « germes d'être », et des promesses (...) C'est notre action qui les concrétise (Sartre, Situations I,1947, p. 223).La vue d'un jouet, d'un objet de parure, d'un ustensile de ménage concrétisera à ses yeux (de l'élève) les notions livresques (Les Musées en France,1950, p. 25): Percevoir. − Il s'agit là d'un don personnel et inné; les élèves ainsi privilégiés composent mentalement des attitudes esthétiques et les concrétisent ensuite sans effort appréciable.
M. Bourgat, Techn. de la danse,1959, p. 13. 2. P. ext. [L'obj. concerne la vie, l'expérience hum.] Concrétiser des espérances, des projets. Sa seule présence [à Mortimer] avait été l'occasion pour les autres de concrétiser leurs aspirations secrètes (Druon, La Louve de France,1959, p. 104). PARAD. a) Matérialiser, réaliser; cristalliser (au fig.). b) Abstraire, idéaliser. B.− Emploi pronom. Devenir concret. Se concrétiser (employé absol.); se concrétiser dans, en, par.Cf. également se manifester, se traduire par, voir le jour.Le Conseil délibère sous la présidence du Président de la République qui demeure neutre en principe. Ses délibérations ne se concrétisent pas nécessairement dans un vote (G. Vedel, Manuel élémentaire de dr. constitutionnel,1949, p. 444).Alors tout ce qui se préfigurait en lui un homme se concrétise (A. Arnoux, Zulma l'infidèle,1960, p. 180).Le rôle d'Euratom dans le domaine des réacteurs de puissance s'est d'abord concrétisé par l'accord USA-Euratom (Goldschmidt, L'Aventure atomique,1962, p. 157).À partir de 1910, ce mouvement [de pensée], avec Steinitz et Hausdorff en Allemagne, puis les écoles polonaise et allemande d'après-guerre, devait acquérir une force toujours accrue et dominer peu à peu la pensée mathématique moderne. Il s'est concrétisé en de nombreux ouvrages, dont le plus ambitieux est formé par les « Éléments de mathématique » de N. Bourbaki (Hist. gén. des sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 127). Prononc. : [kɔ
̃kʀetize], (je) concrétise [kɔ
̃kʀeti:z]. Étymol. et Hist. 1890 (J. Richepin, Le Cadet, p. 61). Dér. de concret*; suff. -iser*. Fréq. abs. littér. : 20. DÉR. Concrétisation, subst. fém.a) Action de rendre concret. Une incessante concrétisation de l'abstrait, une pétrification acharnée du vide, sont sans doute la clef des énigmes qui nous entourent. Cette clef doit être celle de notre réincarnation et de notre corps glorieux (Cocteau, Maalesh,1949, p. 93).b) Le résultat de cette action. Il me suffit que chaque trait de ce récit soit une éloquence admirable, permette au cœur d'intervenir et gonfle de vie cette concrétisation de l'abstrait (Gide, Journal,1936, p. 1246).On aurait tort de vouloir ainsi distinguer entre Stravinsky et Schönberg deux tendances exclusives, l'une qui irait vers la concrétisation, l'autre vers l'abstraction de la musique (P. Schaeffer, À la recherche d'une mus. concr.,1952, p. 129).− [kɔ
̃kʀetizasjɔ
̃]. − 1reattest. 1936 (Gide, loc. cit.); de concrétiser, suff. -(a)tion*. − Fréq. abs. littér. : 4. BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 57. |