| CONCIERGERIE, subst. fém. A.− 1. Charge de concierge : 1. ... Madame Morin tenait la loge avec mélancolie et distinction (...). M. Morin relevait bien aussi de la conciergerie et tirait le cordon quand il en était requis. Mais il s'en acquittait comme de la moindre de ses fonctions.
A. France, Le Petit Pierre,1918, p. 114. 2. Logement d'un concierge, situé à l'entrée d'un bâtiment, d'une propriété : 2. On atteignit la fin de l'avenue. Les derniers reflets des pelouses, une corbeille de fleurs, des arbustes taillés précédaient une conciergerie.
Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 146. B.− HIST. Conciergerie (de Paris). Prison attenante au palais de Justice à Paris. « J'aimerais mieux faire, oui, oui, quinze jours de conciergerie que ce voyage! » (E. et J. de Goncourt, Journal,1888, p. 823): 3. ... quand il est question, en temps de palais, du grand criminel, on les [les accusés] transvase des maisons d'arrêt à la conciergerie, qui est la maison de justice du département de la Seine.
Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1846, p. 355. − P. ext. Prison dépendant autrefois d'un Parlement : 4. Ayant fait appel au Parlement de Dijon, elle fut conduite sous la garde de deux archers, dans la capitale de la Bourgogne et mise à la Conciergerie du Palais.
A. France, Les Opinions de M. Jérôme Coignard,1893, p. 249. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃sjε
ʀ
ʒ
ə
ʀi]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. 1318 consirgerie « lieu où réside le concierge » (Travaux à l'Hôtel de la comtesse d'Artois, Bull. Soc. Hist. Paris, p. 155 ds Gdf. Compl.); 1328 consiergerie (Compte de Odart de Laigny, A.N. KK3a, fo61 ro, ibid.); 2. 1400-17 spéc., désigne la prison attenante au palais de justice de Paris (à l'origine logement du concierge du palais) (N. de Baye, Journ., II, 184, ibid.). Dér. de concierge*; suff. -erie*; lat. médiév. concergeria 1201 ds Du Cange. Fréq. abs. littér. : 219. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 697, b) 317; xxes. : a) 162, b) 68. |